Le projet de réforme constitutionnelle rejetté

Le Mouvement du 20-Février pour la démocratie au Maroc a appelé à manifester dimanche dans le pays contre les réformes constitutionnelles présentées vendredi soir par le roi.
Le projet annoncé par Mohammed VI, qui va, selon lui, dans le sens d'une «monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale», sera soumis à un référendum le 1er juillet. Dans cette nouvelle Constitution, le souverain demeure le chef des armées, mais un nouvel article officialise son rôle de Commandeur des croyants. «Avant, nous avions un monarque absolu. Maintenant, nous avons un monarque absolu qui, en plus, est pape», a réagi Elaabadila Chbihna, militant du Mouvement du 20-Février, dénonçant des changements «cosmétiques». Le Mouvement du 20-Février, qui organise des manifestations chaque semaine dans tout le pays, appelle les jeunes à protester dimanche dans un message sur son site Web. Mohammed VI a lancé en février des consultations sur une révision de la Constitution, qui date de 15 ans, à la suite de manifestations pour la démocratie inspirées par la révolte de la rue en Tunisie et en Egypte. Le roi lui-même reste populaire, mais le gouvernement et ses conseillers sont perçus comme étant corrompus et avides. Le Maroc possède un système parlementaire auquel participent des dizaines de partis, mais ceux-ci sont faibles et beaucoup sont placés sous la coupe du monarque et de ses conseillers. Présentant son projet vendredi soir à la télévision, Mohammed VI a déclaré qu'il intégrait «en son sein toutes les institutions et l'ensemble des principes présidant à la démocratie, au développement et aux mécanismes de bonne gouvernance».