Le débat sur ce projet de loi va lever le voile sur les dysfonctionnements et les problèmes dont souffre la santéBouabdelah a expliqué que la commission est en train de faire un récapitulatif des différentes propositions avancées par les professionnels du secteur.
Le projet de loi sur la santé, qui a provoqué une vive polémique et soulevé la colère des médecins résidents, est toujours maintenu. Le président de la commission parlementaire de la santé, Bouabdelah, a écarté tout éventuel report ou retrait du projet. «Le projet de loi n'est pas suspendu», a-t-il certifié dans une déclaration à L'Expression. Interpellé sur le retard enregistré pour la reprise des travaux, ce député du FLN a expliqué que la commission est en train de faire un récapitulatif des différentes propositions avancées par les professionnels du secteur. «Nous avons une panoplie de propositions que nous devons prendre en considération dans notre rapport», a-t-il affirmé en précisant que les consultations ont été élargies à tous les syndicats et les intervenants dans le secteur de la santé pour sortir avec une loi qui apportera du sang neuf dans le secteur. Bouabdelah assure que la commission reprendra ses travaux la semaine prochaine. «Nous n'avons pas eu d'ordre de suspendre ou de reporter les travaux», a-t-il encore réitéré l'annonce pour éviter toute polémique. Depuis que le projet a été transmis à l'APN, les syndicats multiplient les mouvements de contestations. Les résidents tentent de faire un forcing pour l'annulation du service civil. Or, le gouvernement ne semble pas prêt à faire marche arrière. Après l'avoir retiré l'année dernière sous la pression des syndicats, la tutelle ne cédera pas cette fois-ci à la pression. Beaucoup de syndicats dénoncent ce texte qui n'a pas fait l'objet de concertation ni de révision. «Il est obligatoire de refaire le texte de loi sur la santé, mais ne faut surtout pas faire l'erreur de le faire rédiger par deux ou trois personnes seulement», a soutenu le président du Conseil de l'Ordre des médecins, Mohamed-Bekkat Berkani.
Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyès Mérabet, a également regretté que la tutelle n'ait pas pris le soin d'élargir les consultations pour une bonne révision du projet en question. «Le texte a été présenté sans aucun changement dans le fond», a affirmé Merabet qui n'a pas compris pourquoi ce projet a été gelé pendant un an. Ce projet est l'un des chantiers qui constituent un véritable casse-tête pour les députés. Certains partis voient ce projet comme une menace à la gratuité des soins. C'est le cas pour le Parti des travailleurs qui appelle carrément au retrait de ce projet et à sa révision en profondeur. «Ce projet va remettre en cause la gratuité des soins», a soutenu Louisa Hanoune qui s'interroge sur le sort des familles démunies. Le projet en question risque d'être débattu sous pression. Les médecins résidents vont monter au créneau afin de se faire entendre et interpeller les élus du peuple pour qu'ils prennent en charge leurs revendications. Après l'échec des concertations avec la tutelle, les résidents sont déterminés à aller jusqu'au bout. Ces derniers ont entamé une grève illimitée depuis la semaine dernière. Devant cet état de fait, les députés seront sérieusement dans une mauvaise passe, à savoir soutenir la tutelle ou les médecins résidents. Le débat sur ce projet de loi va lever le voile sur les dysfonctionnements et les problèmes dont souffre la santé publique, et le patient reste la seule victime.
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Posté Le : 03/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadia BENAKLI
Source : www.lexpressiondz.com