Le projet de la mise à niveau du musée Zabana d'Oran en cours

La ministre de la Culture, reçue en juin dernier à Oran, avait décidé de spécialiser le musée pluridisciplinaire en histoire naturelle. La restauration du bâtiment sera réalisée en collaboration avec les Tchèques.Le projet de la mise à niveau, de la spécialisation et de la restauration du musée Zabana d'Oran est en cours, apprend-on auprès de sa directrice, Bouchra Salhi. Pour rappel, la ministre de la Culture, reçue en juin dernier à Oran, avait décidé de spécialiser le musée pluridisciplinaire en histoire naturelle. "En collaboration avec les Tchèques, on a proposé la restauration du bâtiment", précise notre interlocutrice, qui avait fait de la section d'histoire naturelle une de ses priorités, après sa prise de fonction en 2017. "Après mon installation à la tête du musée, explique Mme Salhi, j'ai relevé presque toutes les anomalies qui se trouvaient au niveau du musée et j'ai commencé à agir par ordre de priorité." Sa première préoccupation était de rouvrir la salle des Antiquités fermée depuis quinze ans, ce qui fut fait le 11 janvier dernier, à l'occasion de Yennayer. "J'avais demandé un budget au niveau du ministère de la Culture, qui ne nous a pas été attribué vu la situation de crise que traverse le pays. On a décidé alors de travailler avec les moyens du bord en rouvrant la salle avec zéro moyen", explique-t-elle. La deuxième étape concernait la section de l'histoire naturelle, "mal conservée à cause de l'absence de spécialistes en la matière", observe-t-elle. Pour cela, la directrice du musée Zabana s'en réfère à sa hiérarchie et profite de la visite du directeur de la coopération, en décembre 2019.
Une rencontre qualifiée de fructueuse "puisque, juste après, il avait dépêché les Tchèques dont la délégation qui a visité le musée comprenait l'ambassadeur tchèque à Alger et le directeur du musée d'histoire naturelle de Prague pour faire un état des lieux de notre collection et établir un diagnostic". L'intermédiaire entre le ministère de la Culture et le partenaire tchèque est le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), et une réunion sera programmée incessamment au Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger présidée par la ministre Bendouda "à laquelle je serai conviée", affirme Mme Bouchra.
Cette dernière a demandé à ce qu'il y ait un maître d'ouvrage délégué pour ce projet et estime que l'Agence nationale de gestion des grands projets du ministère de la Culture, qui a restauré le Musée d'arts modernes d'Oran (Mamo), est la plus indiquée pour cette tâche. "Une fois désigné le maître d'ouvrage, on aura un bureau d'études sur place et les plans, puis on pourra travailler." Avec la future spécialisation du musée Zabana, la collection des beaux-arts devra être transférée au Mamo et celle de l'ethnographie peut soit demeurer dans les murs de l'établissement culturel, soit être transférée dans un autre lieu. "J'ai proposé la Maison de l'artisanat à haï Sabah", souligne notre interlocutrice.
Aussi, les grandes lignes de ce projet se définissent dans une modernisation du musée "qui ne soit pas agressive, qui respecte le bâtiment", l'intégration de la bibliothèque municipale au musée, "qui est gérée pour le moment par l'APC d'Oran", l'installation de cafétérias, "au moins une pour permettre aux visiteurs de se désaltérer", l'ouverture d'une boutique du musée "qui se fera dans un mois sur le budget de fonctionnement", ainsi que le réaménagement de la salle de l'ethnographie et son changement d'appellation en "Arts populaires" en intégrant l'art traditionnel d'Oran, d'Algérie, du Maghreb et du reste du monde.
SAID OUSSAD