Le projet de gaz naturel bloqué

S'il y a un chef-lieu communal dans toute la wilaya de Tizi Ouzou où les foyers ne sont pas encore raccordés au gaz naturel, c'est celui d'Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El-Mizan. Cette commodité indispensable n'est disponible que dans deux ou trois villages de cette commune alors qu'une vingtaine d'autres en sont privés pour diverses raisons notamment les oppositions des propriétaires terriens. "Pour le moment, nous avons seulement les villages d'Ath Rahmoune, d'Imzoughène et d'Ath Moh Kaci qui sont raccordés à partir de M'kira. Dans tous les autres villages, les réseaux de distribution sont achevés et il ne reste que les essais, mais à cause des oppositions, la réalisation de la conduite principale, allant d'El Mers, à Tizi-Gheniff, jusqu'à ces villages, ainsi que des postes de détente, est bloquée depuis trois ans", nous a confié un membre de l'exécutif communal de cette APC. Après que le marché eut été résilié avec l'entreprise CBN pour non-respect des délais et des clauses du cahier de charges, il a fallu attendre plus de trois ans pour retenir les entreprises. Le chevauchement entre le tracé de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest et celui de la conduite principale n'a pas manqué de causer un retard supplémentaire. "L'étude a été refaite afin de lever les réserves. D'ailleurs, même le poste de détente prévu à Tafoughalt a été délocalisé. Cependant, les propriétaires terriens se sont opposés au deuxième choix de terrain. C'est une autre entrave qui va retarder la livraison de ce poste. Et un autre propriétaire terrien a bloqué les travaux en demandant une indemnisation conséquente", a expliqué le même interlocuteur. Ainsi, ce projet lancé en 2013 risque encore de ne pas voir le jour durant plusieurs années et les habitants de cette commune rurale et déshéritée devront encore prendre leur mal en patience. "Nous tenterons de trouver un terrain d'entente avec les opposants. Sinon, nous devrons saisir tous les responsables concernés de revoir l'implantation des postes de détente", a souligné, pour sa part, une source proche de ce projet.Dans les villages, la grogne est déjà perceptible. "D'ici la rentrée sociale, si rien n'est fait pour débloquer cette situation, nous serons contraints de mener des actions de rue", nous dira un membre du collectif des associations et comités de village de la commune.
À signaler que trois autres grands villages de la commune de Draâ El-Mizan, à savoir Maâmar, Ichoukrène et Sanana, concernés par cette même conduite de transport ne sont pas au bout de leur peine puisque les travaux de leur raccordement lancés depuis novembre dernier avancent à pas de tortue. "Nous sommes sûrs que nous allons passer un autre hiver sans gaz naturel puisque les travaux n'avancent pas à la cadence qu'il faut", a estimé de son côté un membre du comité de village de Sanana.

O. Ghilès