«Le professionnalisme aurait dû démarrer avec quelques clubs seulement» ABDELKRIM YAHLA AU FORUM DE L'INDEX

Invité du forum de L'Index mardi passé, Abdelkrim Yahla, président du forum des clubs professionnels, a mis à profit sa présence dans la capitale des Aurès où son club, en l'occurrence le WA Tlemcen, disputait une rencontre dans le cadre du championnat national pour répondre aux questions des journalistes locaux. Il pourrait être retenu substantiellement les grandes réserves formulées de bout en bout autour de l'amateurisme qui a prévalu dans la professionnalisation du football national. Le président du forum des clubs professionnels stigmatisera la précipitation incontestable dans le basculement d'une discipline à son sens déjà professionnelle par bien des aspects et malheureusement pervertie par de nouvelles pratiques plutôt aux antipodes de la morale comme la question des salaires «indécents» versés par certaines associations, parfois à des footballeurs tout juste moyens. Il précisera sa pensée en matière de choix précipité en invoquant l'absence d'un environnement opportun au changement de statut de la discipline en ce qu'elle exige en conditions sinon en mesures d'accompagnement immédiates, à moyen et long termes, explicitant ses propos par la disponibilité minimale de stades, centres de formation et autres structures de convivialités annexes. C'est-à-dire tout un processus qui aurait pu être mis en place progressivement par les clubs disposant déjà de conditions embryonnaires dans le cas de figure évoqué. Pour A. Yahla, l'absence d'investisseur et forcément de retour d'investissement concret dans un tel créneau ne saurait être autrement expliquée. Il imagera cette inharmonie en donnant l'exemple de l'USM Alger et des sommes faramineuses engagées par le groupe Haddad sans pour autant que le club en question ne reflète l'image consacrée de celui (professionnel) visible ailleurs et pour donner plus de consistance à son argumentaire il annoncera qu'à ce rythme et cela serait presque probable que le bailleur de fonds du club algérois aille vers la liquidation judiciaire dans la mesure où ses comptes ne pourraient jamais être équilibrés sachant qu'il ne fait qu'engager des dépenses sans contrepartie. Le sponsoring devrait être quelque part une partie de la solution globale mais il n'en demeure pas moins que celui-ci est le talon d'Achille de l'ensemble des clubs, exception faite de ceux qui vont être pris en charge par la Sonatrach et ses filiales, même si l'opération en elle-même demeure très absconse et vraisemblablement unilatérale en ce sens que «'même le président de la fédération n'y a pas été associé». Quelques minutes plus tard, Yahla reviendra sur cette affirmation initialement donnée comme une réalité au parterre de journalistes pour préciser que «'c'est du moins, ce que, personnellement, je présume». Toujours selon l'invité du forum et sur un plan plus politique, «les stades sont devenus, aujourd'hui, des défouloirs pour les jeunes en ce qu'ils leur fournissent comme tribune d'expression qui aide à renvoyer sine-die leur mal vivre». Quant à la disparité dans le traitement, voire les faveurs accordés d'un club à l'autre par les walis, Yahla juge plus normal d'éviter la confusion des genres et préférant se suffire de ce qu'autorise la réglementation au profit de la discipline tout en considérant anormal le grand et sérieux déséquilibre entre le financement public des associations. «Si je ne quitte pas le WA Tlemcen, c'est plus par l'engagement moral qui me lie au club. Travailler dans de telles conditions n'est pas chose facile», conclut-il.