Algérie

Le professeur Nibouche livre sa thérapie



Le professeur Nibouche livre sa thérapie
Les difficultés qui caractérisent le système de la santé en Algérie ne résident pas dans l'absence de lois, mais dans leur application sur le terrainLe nombre d'établissements hospitaliers ainsi que le type de soins qui y sont dispensés doivent faire l'objet d'un plan sanitaire.
Les lois existent mais l'application fait défaut. Tel est le constat établi par le professeur Djamel Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie à l'hôpital Nefissa Hamoud d'Alger (ex-hôpital Parnet), pour présenter notre système de santé actuel. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, ce chef de service a soutenu que les difficultés qui caractérisent le système de la santé en Algérie ne résident pas dans l'absence de lois, mais dans leur application sur le terrain. «Les loi sont là, mais leur matérialisation sur le terrain ne suit pas», a-t-il indiqué. Il considère qu'étant donné la complexité de la gestion de la santé, «l'Etat doit entièrement réorganiser le système des soins du secteur public». Le professeur préconise par ailleurs qu'il est nécessaire que le nombre d'établissements hospitaliers ainsi que le type de soins qui y sont dispensés fassent l'objet d'un plan sanitaire. Pour ce faire, «il faut tenir compte des besoins de la population», souligne-t-il. Mais aussi des ressources financières du pays, car, reconnaît-il, la conjoncture économique n'est pas des plus satisfaisantes. Djamel Eddine Nibouche suggère en outre par exemple, d'intégrer dans la nouvelle loi sanitaire, le secteur privé qui, selon lui est marginalisé. Essayant de se justifier davantage, il a déploré d'un autre côté, l'absence d'un bilan critique de la loi sur la santé de 1985. «De nombreux articles n'ont pas été appliqués depuis tout ce temps, et qui sont pourtant plus que d'actualité», regrette-t-il. D'après lui, il est inconcevable de peaufiner des lois pour au final, les enterrer dans les tiroirs. C'est pourquoi, le spécialiste a mis l'accent sur l'importance de ne pas commettre les mêmes erreurs avec la nouvelle loi sanitaire. «Il faut en premier lieu, évaluer l'application d'une loi pour déterminer sa faisabilité sur le terrain», insiste-t-il en ajoutant que dans le cas contraire, cela ne servirait à rien. A ce propos, il se réfère encore une fois, à la loi relative à la santé de 1985. «Dès chapitres extrêmement importants ont tout bonnement été ignorés, ce qui a engendré les entraves que connaît ce secteur aujourd'hui», a-t-il indiqué. Dés lors un changement s'impose, insiste-t-il encore. Concernant le volet financier de la santé, le professeur a appelé à redéfinir ce qu'on appelle la gratuité des soins en Algérie. Bien que considérée comme un acquis pour le citoyen, Nibouche met sur la table la gestion désastreuse en la matière, sachant qu'elle engendre «un gaspillage colossal pour les infrastructures hospitalières». Il enchaîne en se demandant où sont passés les textes de lois relatifs à la réforme hospitalière portant sur la gestion des hôpitaux qu'il qualifie de «désastreuse». Il a également fait savoir que la nouvelle loi doit se projeter sur le long terme. «Il faut de ce fait, prendre en compte l'évolution du développement des exigences des populations», a-t-il expliqué. Ce professionnel de la santé, a indiqué en outre qu'avec l'apparition de nouvelles maladies, il est indispensable de revoir le problème épidémiologique et arriver à donner des solutions concrètes. Lors de son intervention, le professeur Nibouche a par ailleurs évoqué la législation antitabac, qui est appelée à se renforcer davantage. Et pour cause, malgré l'existence du décret exécutif de 2001 qui a fixé les lieux publics où l'usage de tabac est interdit, ce fléau continue de se répandre. Il rappellera qu' en Algérie, «plus de 47% de la population, dont 20% des jeunes, ont un usage quotidien du tabac». Là encore il mettra en relief la multitude de textes juridiques destinés à la lutte contre le tabagisme et la non- application sur le terrain.


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