Le professeur Merouane Boukrissa emporté par la Covid-19

L'annonce du décès, hier matin, du professeur Merouane Boukrissa, chef d'unité au service des urgences médicochirurgicales (UMC) du CHU d'Oran, emporté par la Covid-19, a provoqué une onde choc au sein de la famille médicale à Oran. C'est à l'EHU 1er-Novembre, où il avait été transféré, que son décès est survenu, hier matin, après une longue lutte contre le virus qu'il avait contracté quelques jours avant l'Aïd el-Adha, avons-nous appris de ses confrères, très touchés par cette "perte", ont-ils témoigné.Que ce soit ses pairs professeurs hospitalo-universitaires et chefs de service, personnels de santé ou anciens élèves, tous témoignent de son engagement pour son travail, pour son service et pour ses malades. "Il était connu et reconnu pour être une personne humble et aussi sévère quand il s'agissait du travail, de la prise en charge des malades, mais il était toujours accessible", raconte une surveillante médicale, rejoignant ainsi les témoignages des internes et des résidents qu'il avait formés.
Depuis l'annonce de son décès, c'est une avalanche d'hommages qui est publiée sur les réseaux sociaux, avec beaucoup d'émotion, comme celui d'une de ses anciennes étudiantes : "Il a formé des générations de médecins. Il était conciliant, sérieux, plein d'humour et de bienveillance. Repose en paix Pr Boukrissa, nous ne t'oublierons jamais..." Une autre hospitalo-universitaire raconte : "Tout au début, alors qu'il avait déjà les poumons atteints par la Covid-19, il venait malgré tout au service disant qu'il ne pouvait abandonner les équipes médicales du service." Âgé de seulement 51 ans, né à Constantine et père de deux enfants, le professeur Merouane Boukrissa était également chef d'équipe du Groupe de recherche en anthropologie de la santé (GRAS) et membre de plusieurs comités éditoriaux de revues scientifiques et médicales. Un dernier adieu et un recueillement, pour saluer sa mémoire, lui ont été consacrés avec beaucoup d'émotion et de larmes que nombre de personnes n'ont pu retenir, lorsque sa dépouille a été ramenée à son service aux UMC du Chuo vers 13h avant l'enterrement.
C'est le deuxième décès par la Covid-19 d'un membre du corps médical qu'enregistre Oran, après celui d'un ambulancier, mais le premier pour ce rang professoral. Le chef de service de prévention, Youcef Boukhari, avait déclaré, il y a un peu plus de 48h, que la wilaya a "enregistré plus de 167 cas de personnes infectées par le virus parmi les staffs médicaux, paramédicaux, administratifs et autres".

L. D.