Oran vient de perdre à jamais une de ses plus grandes figures. Le
professeur Djellil Hocine, premier pneumo-phtisiologue de l'Algérie
indépendante n'est plus.
Il s'est éteint dans la nuit du mercredi à jeudi à l'âge de 83 ans, les
yeux rivés sur un livre qu'il lisait. Jusqu'à son dernier soupir, l'homme est
resté fidèle à ce qu'il a toujours été: féru de savoir et de sciences, généreux,
attaché à son pays et à ses compatriotes. Né le 12 décembre 1927 à Sidi Bel
Abbès, le jeune Djellil Hocine a très vite épousé la cause nationaliste dans
une Algérie en plein soulèvement contre l'oppression coloniale. Ce qui lui a
valu d'être arrêté par l'armée française et mis en prison à Oran où il vivait.
Un séjour carcéral qu'il mettra à profit pour cultiver encore davantage
sa conscience politique et son engagement pour une Algérie indépendante. Il en
sortira armé d'un baccalauréat qu'il a passé avec succès depuis les geôles
coloniales.
Une fois sorti de prison, il suit des études de médecine à Toulouse, en
France, avant de retourner au pays où il rejoint les rangs du FLN pour activer
clandestinement comme médecin soignant des moudjahidine dans le quartier
populaire de Medina Djedida. Condamné à mort par l'Organisation Armée Secrète
(OAS) après que son nom eut été inscrit dans une liste d'activistes à abattre,
Djellil Hocine quittera le pays avec sa famille.
Destination: le Maroc où il s'établira dans la ville de Kenitra. Il
rentrera au pays après l'indépendance pour s'installer à Oran où il exercera
son métier de médecin spécialiste au CHU d'Oran. Ses après-midi, il les
consacrait à soigner les plus démunis dans son cabinet médical situé au boulevard
de la Soummam. Le défunt a été inhumé jeudi au cimetière de Aïn El Beïda, en
présence de ses compagnons et camarades de parcours.
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Posté Le : 15/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com