Algérie

Le professeur Bouzid accuse


Le président de la Société algérienne d'oncologie médicale s'insurge contre la polémique créée autour de la décision de la création de centres de références pour la prescription des traitements innovants dans l'oncologie. Kamel Bouzid accuse des parties de vouloir prendre les patients en otage en mettant des pressions sur les laboratoires pharmaceutiques pour retarder l'arrivée sur le marché de ces produits d'immunothérapie. Contrairement à ce qui se dit, le professeur assure que les traitements innovants vont profiter à l'ensemble des patients algériens.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La décision du ministre de la Santé de créer des centres de références pour la prescription de traitements innovants dans l'oncologie a connu une levée de boucliers par certains chefs de service d'oncologie médicale.
Ces derniers ont dénoncé, entre autre, les critères de choix de ces cinq centres et ont émis des réserves en estimant que ces nouveaux traitements ne vont pas bénéficier à tous les patients. Faux, rétorque le professeur Kamel Bouzid.
«On prétend à tort que ces médicaments ne vont bénéficier qu'à une certaine classe, c'est faux et il est hors de question de faire une médecine à deux collèges, que l'opinion publique soit rassurée, tous les patients qui le nécessitent auront ces médicaments, c'est un problème d'organisation et surtout d'engagement des professionnels de la santé», a affirmé le chef de service d'oncologie du CPMC qui s'est exprimé hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.
Selon lui, ces parties veulent prendre les patients atteints du cancer en otage puisque la polémique, dit-il, est arrivée au point où certains ont demandé aux laboratoires pharmaceutiques concernés de temporiser pour ne pas fournir ces nouveaux produits en attendant que le problème soit réglé et qu'ils deviennent des centres de références.
L'invité de la rédaction a expliqué que le choix de la création de centres de références répond à des critères.
Il a expliqué que le ministre de la Santé a donné comme consignes de veiller à l'optimisation de ces médicaments, à ce qu'il n'y ait pas une extension de localisation et de prescription abusive, et de veiller à la disponibilité des oncologues médicaux en H/24 pour pouvoir gérer les effets secondaires potentiels de ces médicaments.
Les cinq centres de références retenus sur consigne du ministre de la Santé, rappelle le professeur, sont le Centre Pierre-et-Marie-Curie à Alger, l'établissement spécialisé de Misserghin à Oran, l'établissement hospitalier Didouche-Mourad de Constantine, ainsi que les CAC d'El-Oued, d'Adrar et probablement de Laghouat pour couvrir la population du Sud. L'usage des ces immunothérapies qui seront disponibles début 2019 concerne trois localisations et cinq indications.
S. A.
Médicaments biosimilaires et produits référents
Les oncologues attendent une réglementation pour pouvoir «switcher»
Le professeur Bouzid a assuré que les médicaments biosimilaires utilisés actuellement en Algérie pour le traitement du cancer du sein donnent les mêmes résultats et la même toxicité que les médicaments référents. Mieux, ces médicaments, souligne-t-il, coûtent 15% moins cher que les produits référents.
Des économies, suggère le professeur, que l'Etat peut utiliser dans l'achat des produits innovants. Cependant, le président de la Société algérienne d'oncologie médicale dit espérer la mise en place d'une réglementation prochainement permettant de switcher du produit référent vers le biosimilaire et vice versa.
S. A.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)