Algérie

Le produit local reflète l'état des entreprises



Le produit local reflète l'état des entreprises
Les annonces se multiplient ces derniers jours sur le retour des crédits à la consommation au profit de la production nationale. La décision sera prise, semble-t-il, lors de la prochaine tripartite, Gouvernement-Patronat-Ugta, prévue le 23 février prochain. C'est une bonne nouvelle pour les entreprises et les ménages, puisqu'il s'agit de l'un des mécanismes les plus appropriés pour booster la consommation et, par ricochet, augmenter la demande sur le marché local. Mais en dépit de l'importance de cette décision, les économistes tiennent à relever, sur ce plan, de nombreux obstacles qui peuvent compromettre les objectifs d'une telle action. Les observateurs de la scène économique relèvent en premier lieu les défis de la qualité et de la compétitivité des produits et des entreprises algériennes. L'ancien ministre et économiste,Abdellatif Benachenhou, a même fait remarquer la semaine dernière que seule une quinzaine d'entreprises sont à un niveau appréciable en matière de productivité et de compétitivité. En d'autres termes, le tissu industriel reste encore sous-développé et faible en l'absence d'une véritable politique de développement des PME et TPE. Il s'agit d'ailleurs de l'une des conséquences de l'arsenal bureaucratique qui empêche tout développement des PME et leur expansion.L'environnement longtemps critiqué par les patrons et les économistes y est également pour quelque chose dans cette situation. Donc, pour les économistes, un produit de qualité doit être le résultat et le fruit d'une entité performante qui fonctionne selon les normes et standards internationaux. Ce qui n'est guère le cas dans une grande partie des entreprises algériennes, reconnaissent les observateurs, qui mettent à l'index, outre l'environnement et les aspects bureaucratiques, l'absence d'innovation et de structures de recherche. Un facteur qui fait ailleurs toute la différence. Un cadre d'une entreprise publique a avoué récemment que sa société a même des difficultés à recruter un designer en raison non pas de l'absence de personnes formées dans cette branche, mais à cause du salaire élevé, qui dépasse les 5 000 euros. Ce qui renseigne sur tout le retard à rattraper dans la conception, le développement et la production de nouveaux produits. Pour l'heure, l'on reconnait que la seule solution est de commencer par le montage et la fabrication de certains accessoires qui ne nécessitent pas une technologie de pointe. Il s'agira donc de commencer par un taux d'intégration faible durant une période avant de l'augmenter progressivement. Mais pour les chefs d'entreprises, un opérateur pourra se consacrer à toutes ces taches une fois «le travail bureaucratique» terminé. En ce sens que les patrons sont souvent inondés de dossiers administratifs à déposer ou en attente d'autorisations des différents organismes. La véritable activité économique est ainsi reléguée au second degré. Ces questions qui ont été longtemps au c'ur des différentes tripartites restent toujours d'actualité. Le patronat est monté au créneau à plusieurs reprises pour dénoncer et revendiquer des mesures concrètes mais la situation n'avance pas au rythme souhaité. La prochaine tripartite promet dans ce sens des réponses voire des mesures d'autant plus que les groupes de travail installés lors de la dernière ont finalisé leurs propositions. Enfin, rappelant que le FMI dans son dernier rapport a préconisé «d'opérer des réformes structurelles de large portée pour accélérer la croissance économique et la création d'emplois». Il conseille à l'Algérie d'améliorer le climat des affaires, d'accroître la compétitivité-coûts et d'assouplir le régime restrictif de l'investissement direct étranger.S. B.




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