Saddek, en bon enseignant, a toujours eu l?attitude pédagogique. Lors des marches populaires, il a constamment cette attitude du berger qui va chercher les brebis égarées pour les remettre dans le droit chemin. Il tient les agités à l??il et leur fait passer fermement l?envie de se défouler sur les lampadaires ou les poubelles, nous raconte encore Kamel Aïssat. Même si l?extrême gauche vire peu à peu à l?altermondialisme, Saddek le Guevariste reste fidèle à cette rhétorique des années 1970 : « Nous allons organiser la résistance des masses populaires », dit-il, convaincu. Son modèle ? L?expérience de Porto Allegre au Brésil. Ses références ? Chavez au Venezuela et Morales en Bolivie. Sa démarche ? « Nous sommes pour une démocratie pratique et une gestion participative », dit-il encore. « Les comités de village et de quartier auront toute latitude de contrôler les élus », c?est la seule promesse concrète faite par le candidat Akrour et ses camarades. « Il n?a jamais fait d?électoralisme dans sa campagne. Il explique vraiment les idées pour lesquelles il lutte », dit encore un de ses compagnons. La lutte des classes telle que traduite en kabyle par celui qui ambitionne de réhabiliter la commune, la première du genre, celle de Paris en 1871, laisse ses compagnons bouche bée d?admiration. Aussitôt élu, l?homme reçoit des messages de soutien de toutes parts. Ces supporters vont du paysan du coin à Olivier Besancenot en passant par les camarades des pays d?Amérique latine comme la Bolivie, le Brésil ou l?Argentine. Alain Krivine, figure de proue de l?Internationale socialiste, lui envoie un courriel : « On tiendra le prochain forum mondial des altermondialistes à Barbacha. » Si c?est le cas, Zerhouni a quelques soucis à se faire. En attendant, Saddek Akrour a beaucoup de chats socialistes à fouetter. Les chantiers qui l?attendent sont à la dimension de l?échec du modèle politique algérien : il faut réhabiliter le secteur public, le transport, le logement, le travail, l?environnement, l?eau, les travaux publics, les cantines scolaires et tutti quanti. La libéralisation sauvage de ces dernières années a eu des effets dramatiques sur le plan social. Des pans entiers de la société sont laissés sur le carreau. Il y a du pain sur la planche pour tous ceux qui veulent aider le petit peuple à se relever. Tout est à faire ou à refaire. A Barbacha comme ailleurs.
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Posté Le : 08/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : D. A.
Source : www.elwatan.com