Algérie

«Le processus électoral, un début de restauration de la confiance»


L'analyste politique Brahim Zitouni considère le processus électoral comme un «début de restauration» de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Il insiste, toutefois, sur la nécessité de réformes constitutionnelles et institutionnelles inclusives, mais également sur le recours à un dialogue avec l'ensemble des acteurs de la classe politique.Rym Nasri ? Alger (Le Soir) ? «Le processus électoral est un bon début de restauration de la confiance rompue par les forces extraconstitutionnelles, qui ont trahi le peuple algérien et ses aspirations au développement», a affirmé Brahim Zitouni, hier, dimanche, à l'émission «L'invité de la rédaction» sur les ondes de la Radio Chaîne 3. Il rappelle, à cet effet, que l'Algérie était dans une confiscation de la prise de décision, pas uniquement démocratique mais aussi institutionnelle. «Nous avions des bandes mafieuses qui prenaient les décisions en lieu et place des institutions. C'était une situation intenable et le peuple algérien l'a parfaitement compris. Lorsqu'il est sorti le 22 février 2019, il a dit non aux forces fédéralistes qui cherchaient à faire effondrer l'Etat central», précise-t-il. Toujours est-il, l'analyste politique estime que gagner à nouveau la confiance du peuple ne suffit pas. «Il faut aller vers des réformes constitutionnelles et institutionnelles inclusives, qui permettront d'élargir les libertés et la participation populaire dans nos institutions et d'intégrer l'ensemble des droits démocratiques du peuple algérien, afin qu'il puisse être souverain dans son pays», dit-il. Pour ce faire, il plaide pour l'organisation de débats populaires impliquant les intellectuels, les universitaires, les constitutionnalistes, mais également le peuple. L'invité de la radio ne manque pas, pourtant, de souligner que l'Algérie a assisté durant l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 à des tensions accrues. «En Kabylie, nous avons eu un boycott général des élections. Il faudra revenir sur les raisons profondes de ce boycott !», préconise-t-il. Selon lui, «dénouer les fils qui ont été noués et tendre la main à tous nos compatriotes» relève du devoir du président de la République.
S'agissant du dialogue, il estime qu'il est nécessaire que le président de la République nouvellement élu fasse appel à l'ensemble des acteurs de la société politique, sans aucune exception. Pour lui, toutes les énergies et toutes les bonnes volontés doivent être conviées. Quant à la rupture avec l'ancien système politique, Brahim Zitouni considère qu'aujourd'hui, mettre de l'ordre en Algérie reste la priorité. «Il faut d'abord remettre en marche les secteurs qui ont été pillés pendant vingt ans. La Sonatrach, la Sonelgaz et les grandes entreprises publiques ont été pillées au profit de la bande. Le chantier le plus urgent, c'est de remettre de l'ordre dans ces grandes entités publiques qui assurent l'essentiel de la richesse du pays», souligne-t-il.
Comme second point de rupture, il plaide pour une économie hors hydrocarbures. «Il faut aller en agissant sur les instruments classiques de l'Etat : le crédit et la politique fiscale». Dans ces moments de grande crise, il insiste, à la fin, sur le maintien de toutes les subventions de l'Etat liées au pouvoir d'achat afin de rassurer le peuple.
Ry. N.
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