Quand, à la veille de la campagneélectorale, Belkhadem a contre toute attente, étant donnéle contexte, annoncé devant les députés de son parti que «le FLN appuie etréclame un troisième mandat pour le premier magistrat du pays, ce qui fait decette revendication son cheval de bataille et de la révision de la constitution,sa priorité», sa sortie avait provoqué de fielleux et sarcastiques commentairesl'assimilant à une ultime et dérisoire tentative du personnage d'opérer unredressement à sa situation jugée compromise en tant que Chef du gouvernementet premier responsable du FLN. Plus crûment, d'autres n'y ont vu que l'exerciced'un courtisan cherchant à se maintenir les bonnes grâces du président de la République dont larumeur publique disait qu'il était remonté contre lui et en instance de luisignifier son limogeage. Nullement démonté par les sarcasmes qu'il a provoqués,Belkhadem a persisté et signé en faisant del'objectif déclaré, l'un des thèmes clefs de ses interventions dans la campagneélectorale du FLN. Mieux, il a instruit les mouhafedhet cadres du parti à initier une campagne dans ce sens. Mieux, il n'est plusseul à réclamer un troisième mandat pour Bouteflika. Ila été en effet rejoint par le président du Sénat Abdelkader Bensalahqui a abondé dans son sens lors de son discours lu au terme de l'adoption parle Conseil de la nation de la loi de finances 2008.La montée au filet du deuxièmepersonnage de l'Etat est l'indice que la sortie de Belkhademcontrairement à ce qu'en disent ses détracteurs, n'avait rien d'uneimprovisation dictée par le souci d'un politique en quête de se préserver d'unedisgrâce annoncée. Un faisceau de faits montre au contraire qu'elle a procédéd'un plan d'action mûrement préparé, dont elle constitue à n'en point douter lepoint de départ de la mise en exécution. Belkhademest en charge de la relance du débat sur la révision de la constitution, parceque à l'évidence il s'est établi un consensus sur la question dans les sphèresdu pouvoir. Il n'y a plus que quelques rêveurs impénitents à s'accrocher encoreà l'illusion qu'il y aurait encore des centres depouvoir radicalement opposés à un troisième mandat pour Bouteflikaet l'en empêcherait en refusant la révision de la constitution. Mouloud Hamrouche et Benbitour ont quantà eux donné la preuve qu'ils ont fait leur deuil de cette illusion et l'ontfait savoir en soutenant que la seule façon de changer le régime ne peutintervenir que de l'extérieur de celui-ci.L'on peut avancer ici, sans grandrisque de se tromper, que le procesus de révision dela constitution a été enclanché et que la campagneélectorale en faveur de cet objectif a commencé. En occupant le terrain danscette affaire avant ses autres partenaires de l'alliance présidentielle, Belkhadem prouve qu'il a été incontestablement avisé avanteux du deal intervenu entre les décideurs. Ce qui se révèlera tout bénéficepour le FLN qui, le moment venu, ne manquera pas de faire prévaloir aux autrespartis de l'alliance présidentielle et autres organisations qui se rallierontsous peu à la «nécessité d'une troisième ouhda» quelui n'a pas trainé pour appuyer et revendiquer l'idée.
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Posté Le : 27/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com