Le processus de révision de la Constitution commence aujourd'hui, selon l'échéancier fixé par le président Bouteflika, avec l'envoi aux partis politiques, personnalités nationales et associations, des propositions d'amendements dégagées par la commission d'experts installée au début du processus de réformes politiques décidées en 2011.La «feuille de route» a été dévoilée lors du Conseil des ministres tenu au lendemain de la constitution du nouveau gouvernement qui a fait suite à l'élection du 17 avril. Les partis politiques, personnalités nationales et associations ont une quinzaine de jours pour étudier les propositions d'amendements dégagées par la commission d'experts et se préparer à exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions. Rappelons que la commission d'experts a été saisie des propositions relatives à la révision constitutionnelle, émanant des partenaires consultés, sans qu'aucune limite préalable n'ait été fixée à cette instance. Début juin, Ahmed Ouyahia, en sa qualité de ministre d'Etat, directeur de cabinet de la Présidence, entamera au siège de la Présidence, les consultations avec tous ses interlocuteurs, dans la «transparence» pour «permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement», comme l'a voulu le chef de l'Etat, afin que ce «chantier d'importance nationale» aboutisse à une «révision constitutionnelle consensuelle». Ahmed Ouyahia travaillera selon une démarche définie par le président Bouteflika dans une sorte d'exposé des motifs : consolider la démocratie participative, renforcer les droits et libertés individuels et collectifs, et conforter l'Etat de droit ou, plus précisément, «renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, conforter l'indépendance de la justice, affirmer la place et les droits de l'opposition, et consolider les garanties des droits et libertés des citoyens», selon les termes du chef de l'Etat. Personnalité politique de premier plan en Algérie, mais plutôt controversée, cristallisant la méfiance des uns, ses opposants, et crédité de toutes les qualités par les autres, ses alliés, Ahmed Ouyahia a des aptitudes diplomatiques et politiques indéniables qui l'habilitent à mener les consultations avec des formations politiques, des associations ou des membres de la société civile et des hommes politiques non affiliés aux partis, qui sont très loin d'avoir la même opinion et la même vision de ce que doit être la future Constitution de l'Algérie. Il lui faudra mettre toutes ses qualités en jeu pour donner toute la crédibilité qu'il faut à l'opération de révision constitutionnelle. La publication des comptes-rendus des rencontres permettront aux Algériens de suivre pas à pas le cheminement des consultations qui, une fois achevées, conduiront à l'élaboration d'un «projet consolidé de révision constitutionnelle» prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue. Ce projet sera ensuite soumis à la procédure de révision constitutionnelle prévue par la loi fondamentale en vigueur, sans doute par voie référendaire comme le souhaitent nombre de personnalités politiques et comme le prévoient les observateurs. La révision constitutionnelle, imposée à la fois par l'évolution rapide de la société algérienne et par les mutations profondes que traverse le monde, exige, selon eux, d'être validée par le peuple. Tout dépendra de la capacité d'Ahmed Ouyahia à convaincre le plus large spectre de partenaires à la fois dans la classe politique et dans la société civile, car c'est cette diversité, expression de la diversité dans le pays, qui est la garantie d'une Constitution consensuelle.
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Posté Le : 14/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar A
Source : www.lnr-dz.com