Algérie

Le procès reporté au 23 novembre: Une escroquerie de 80 milliards



C'est un véritable cri de détresse qu'ont lancé, hier, plus d'une soixantaine de jeunes porteurs de projets venus des quatre coins du pays pour dénoncer l'escroquerie dont ils ont été victimes. Devant le tribunal d'Aïn El Turck où devait se dérouler le procès, ces victimes ont signalé qu'ils ont remis à eux tous plus de 80 milliards de centimes, des crédits qu'ils ont contractés auprès des banques CPA et BADR pour l'acquisition d'embarcations de pêche auprès de la société chargée de la réalisation «Medi Boat» et dont le siège se trouve à Aïn El Turck, des embarcations qui malheureusement n'ont jamais vu le jour depuis 2005, à ce jour. Et pour couronner le tout, le patron de la société, A.Z, se trouve actuellement en état de fuite, à l'étranger. Cette situation n'a fait qu'augmenter l'inquiétude de ces jeunes promoteurs harcelés par les banques pour rembourser les crédits octroyés dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi des jeunes, l'ANSEJ. Dans une lettre que les victimes adresseront au président de la République, les concernés ont demandé son intervention pour faire la lumière sur cette affaire et punir les responsables qui sont derrière ce détournement.

 En effet, l'affaire a éclaté à la suite d'une plainte déposée en janvier 2010 à l'encontre du propriétaire d'une société de construction de bateaux «Radja», devenue par la suite «Medi Boat», pour abus de confiance et escroquerie. Les plaignants ont reconnu avoir versé entre 800 millions de centimes et 1 milliard chacun pour l'acquisition d'embarcations de pêche, des bateaux qui n'ont jamais été livrés malgré le versement des 80% du montant pour certains et de la totalité pour d'autres.

 «Nous avons signé un contrat qui fixait le délai de livraison à une année à partir du paiement du montant de la facture. Trois ans après, aucune commande n'a été livrée malgré les démarches entreprises pour s'enquérir, sur site, de l'avancement des travaux», disent les concernés. Selon leurs représentants, «le constructeur avançait plusieurs prétextes pour justifier ces retards, ce qui nous mettait dans des situations vraiment difficiles vis-à-vis des banques et même de nos familles». C'est le cas de trois frères qui ont placé tout leur argent pour investir dans le créneau. Le constructeur a finalement pris la fuite et a laissé plus de 60 jeunes livrés à eux-mêmes. Cette affaire n'a pas encore livré tous ses secrets vu que le procès prévu, hier, a été reporté au 23 novembre prochain, après que de nouvelles victimes soient venues rejoindre la liste des plaignants.

 Ce report, le deuxième, renseigne clairement sur la nature de cette escroquerie et sur le caractère délibéré des responsables de la société, expliquent les victimes à la sortie du tribunal, avant d'ajouter que leur souhait est que justice soit faite et que leur argent leur soit restitué afin de concrétiser leur projet. Un argent que revendiquent également les deux institutions bancaires, à savoir la BADR et le CPA sachant que l'ANSEJ s'est constituée partie civile pour défendre l'intérêt des ces jeunes. Notons, par ailleurs, que le procès va vraisemblablement lever le voile sur cette affaire où comparaîtra l'associée du constructeur qui n‘est autre que son épouse. Celle-ci devra répondre des chefs d'inculpation d'abus de confiance et d'avoir encaissé des chèques de paiement pour des embarcations jamais livrées.




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