C'est un véritable cri de détresse qu'ont lancé, hier, plus d'une soixantaine
de jeunes porteurs de projets venus des quatre coins du pays pour dénoncer
l'escroquerie dont ils ont été victimes. Devant le tribunal d'Aïn El Turck où
devait se dérouler le procès, ces victimes ont signalé qu'ils ont remis à eux
tous plus de 80 milliards de centimes, des crédits qu'ils ont contractés auprès
des banques CPA et BADR pour l'acquisition d'embarcations de pêche auprès de la
société chargée de la réalisation «Medi Boat» et dont le siège se trouve à Aïn
El Turck, des embarcations qui malheureusement n'ont jamais vu le jour depuis
2005, à ce jour. Et pour couronner le tout, le patron de la société, A.Z, se
trouve actuellement en état de fuite, à l'étranger. Cette situation n'a fait
qu'augmenter l'inquiétude de ces jeunes promoteurs harcelés par les banques
pour rembourser les crédits octroyés dans le cadre du dispositif de soutien à
l'emploi des jeunes, l'ANSEJ. Dans une lettre que les victimes adresseront au
président de la République, les concernés ont demandé son intervention pour
faire la lumière sur cette affaire et punir les responsables qui sont derrière
ce détournement.
En effet, l'affaire a éclaté à la
suite d'une plainte déposée en janvier 2010 à l'encontre du propriétaire d'une
société de construction de bateaux «Radja», devenue par la suite «Medi Boat»,
pour abus de confiance et escroquerie. Les plaignants ont reconnu avoir versé
entre 800 millions de centimes et 1 milliard chacun pour l'acquisition
d'embarcations de pêche, des bateaux qui n'ont jamais été livrés malgré le
versement des 80% du montant pour certains et de la totalité pour d'autres.
«Nous avons signé un contrat qui
fixait le délai de livraison à une année à partir du paiement du montant de la
facture. Trois ans après, aucune commande n'a été livrée malgré les démarches
entreprises pour s'enquérir, sur site, de l'avancement des travaux», disent les
concernés. Selon leurs représentants, «le constructeur avançait plusieurs
prétextes pour justifier ces retards, ce qui nous mettait dans des situations
vraiment difficiles vis-à-vis des banques et même de nos familles». C'est le
cas de trois frères qui ont placé tout leur argent pour investir dans le
créneau. Le constructeur a finalement pris la fuite et a laissé plus de 60
jeunes livrés à eux-mêmes. Cette affaire n'a pas encore livré tous ses secrets
vu que le procès prévu, hier, a été reporté au 23 novembre prochain, après que
de nouvelles victimes soient venues rejoindre la liste des plaignants.
Ce report, le deuxième, renseigne
clairement sur la nature de cette escroquerie et sur le caractère délibéré des
responsables de la société, expliquent les victimes à la sortie du tribunal,
avant d'ajouter que leur souhait est que justice soit faite et que leur argent
leur soit restitué afin de concrétiser leur projet. Un argent que revendiquent
également les deux institutions bancaires, à savoir la BADR et le CPA sachant
que l'ANSEJ s'est constituée partie civile pour défendre l'intérêt des ces
jeunes. Notons, par ailleurs, que le procès va vraisemblablement lever le voile
sur cette affaire où comparaîtra l'associée du constructeur qui n‘est autre que
son épouse. Celle-ci devra répondre des chefs d'inculpation d'abus de confiance
et d'avoir encaissé des chèques de paiement pour des embarcations jamais
livrées.
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Posté Le : 03/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Assia
Source : www.lequotidien-oran.com