Le procès renvoyé au 7 juillet

La décision a été motivée par l’absence d’un des accusés, candidat aux épreuves du baccalauréat.
Dès l’ouverture de l’audience, le président du tribunal criminel près la cour d’Alger, Omar Benkharchi, entame l’appel des accusés, au nombre de 23, parmi lesquels 8 sont en fuite. Sur les quatorze en détention depuis plus de deux ans, un seul était absent. Il est resté à la prison de Tizi Ouzou pour se préparer à l’examen du baccalauréat, prévu dimanche prochain. Pour cette raison, le procureur général a demandé le report du procès. Après une délibération de 20 minutes, le tribunal a renvoyé l’affaire au 7 juillet. Une décision qui semble contrarier les familles des accusés, très nombreuses à l’audience, tout autant que celles des victimes, restées très dignes en dépit du drame qu’elles ont vécu. C’est le cas de cette femme, dont l’époux et le frère ont été déchiquetés devant l’hôtel où la deuxième explosion a eu lieu, faisant 11 morts et plus d’une trentaine de blessés, tous des civils notamment des travailleurs de la société canadienne SNC Lavalin, qui travaillaient au barrage Koudiet-Acerdoun.
«Aucune condamnation ne pourra me rendre mon mari et mon frère. Je veux juste savoir pourquoi ces derniers ont été tués pour pouvoir faire mon deuil. Cela fait presque trois ans que je n’arrive pas à accepter leur mort…», nous dit-elle, les larmes aux yeux. Cette femme fait partie des 194 victimes enregistrées lors des deux attentats, et citée par l’arrêt de renvoi. Le premier a eu lieu vers 6h, et le second un quart d’heure plus tard, provoquant un climat de terreur au sein de la population de Bouira. A l’audience, il y avait aussi la présence très remarquée d’un imam, qui échangeait des salutations avec les accusés jusqu’à leur évacuation par les policiers.