Algérie

Le procès renvoyé au 14 mars



 
C’est dans une salle bondée de monde, du tout nouveau tribunal d’Azazga, près la cour de Tizi Ouzou, que les deux cadres de la police, qui exerçaient à la Sûreté de wilaya d’Alger, en tant que chef de la police judiciaire (2002-2009), pour le divisionnaire, Messaoud Zayane, et chef de la brigade criminelle (2002-2004), pour le commissaire principal, Yacine Oussadit,  ainsi que Achour Abderrahmane, le richissime commerçant de Koléa, au centre du détournement des 32 milliards de dinars des comptes de la BNA, et pour lequel il avait été condamné à 18 ans de prison ferme, et Djamel Zemmouri, homme de confiance de Zayane, et Nadir Slimani, son chauffeur, ont comparu hier pour répondre des délits de corruption, d’abus d’autorité, d’outrage à la fonction et de perception de cadeaux.
Il est reproché à Zayane d’avoir accepté une Peugeot 406, offerte par Achour Abderrahmane et le paiement par ce dernier de l’orchestre de Naïma Ababsa, pour sa prestation lors de la fête de circoncision de son fils à l’hotel Sofitel, à Alger. Yacine Oussadit est quant à lui poursuivi pour avoir bénéficié de l’achat d’un appartement acheté auprès de Naïma Ababsa, par Achour Abderrahmane et de l’avoir accompagné à plusieurs reprises à l’aéroport d’Alger, pour éviter le contrôle de la police des frontières.
Hier, à l’appel du juge, les prévenus se présentent à la barre, alors que trois témoins sur les huit convoqués sont absents. Il s’agit de la chanteuse Naïma Ababsa, et de deux notaires, Toumi Saïd et Slatnia Baghdad. «Nous avons envoyé des convocations il y a 20 jours suivies de télégrammes. Nous ne comprenons pas pourquoi les témoins ne sont pas là…», lance le juge. Il découvre que l’un des avocats de Messaoud Zayane, Me Ksentini, n’est toujours pas arrivé. Il décide alors de renvoyer l’affaire au 14 mars, en précisant : «Le procès se tiendra à cette date et ne connaîtra pas d’autre report.»  C’est alors que le collectif de la défense de Zayane s’avance vers la barre. «Nous demandons au tribunal d’annuler le mandat de dépôt et de placer en liberté notre mandant. Son état de santé se détériore vu son diabète, son asthme et la blessure causée par un attentat terroriste qui lui a valu une incapacité de 44%.
De plus il possède toutes les garanties qui lui permettent de répondre à la justice à n’importe quel moment étant donné que l’instruction est achevée», déclare un avocat. Abondant dans le même sens, la défense de Achour Abderrahmane exhorte le tribunal d’annuler le mandat de dépôt dont il fait l’objet, arguant du fait qu’«il n’y a pas meilleure garantie que la prison» où il purge sa peine de 18 ans d’incarcération pour l’affaire de la BNA. L’avocat va plus loin en déclarant: «En matière de délit, la prescription est de trois ans, alors que les faits reprochés au prévenu datent de dix ans.» Lors de son intervention, le représentant du ministère public explique que le tribunal ne peut annuler le mandat de dépôt, alors qu’il vient de renvoyer le procès au 14 mars. En fin de matinée, le juge annonce le rejet des demandes des avocats. Messaoud Zayane, Yacine Oussadit et Achour Abderrahmane resteront en prison, alors que deux autres prévenus seront remis en liberté, en attendant l’audience du 14 mars.
 


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