Algérie

Le procès en appel de Yacine Mebarki renvoyé



Le procès en appel de l'activiste Yacine Mebarki a été renvoyé, hier, par la cour de Khenchela au 11 novembre prochain. Le caractère délicat des chefs d'inculpation retenus contre lui et la lourde peine prononcée à son encontre en première instance, laquelle avait suscité une vague de condamnations de la part des militants des droits de l'Homme et des activistes du Hirak ainsi que le timing de ce procès en appel qui intervient à la veille du référendum sur la révision constitutionnelle auraient sans doute pesé dans la décision du report.Connu pour son engagement pour la cause amazighe et son militantisme au sein du Hirak dans la wilaya de Khenchela, Yacine Mebarki avait été condamné le 8 octobre à une peine de dix années d'emprisonnement assortie d'une amende de 10 millions de dinars par le tribunal de première instance qui l'avait reconnu coupable "d'atteinte à l'unité nationale", d'"offense à la religion musulmane", de "profanation du Livre Saint (Coran)", d'"incitation à l'athéisme" et de "détention de munitions d'armes à feu".
L'accusé avait été arrêté le 30 septembre dernier au centre-ville de Khenchela par des policiers qui ont procédé par la suite à une perquisition à son domicile où ils ont récupéré un vieil exemplaire du Coran auquel il manquait une page et notamment deux douilles d'une arme à feu à usage décoratif.
Des "pièces à conviction" qui constitueront des mobiles à une invraisemblable inculpation s'agissant de la profanation du Coran et de la détention de munitions de guerre au moment où l'accusation d'incitation à l'athéisme trouvait sa justification présumée dans des publications de l'accusé sur les réseaux sociaux.
Quinquagénaire, Yacine Mebarki, père de trois enfants, avait soutenu cependant durant son procès qu'il était de confession musulmane, prônant la laïcité et qu'il avait hérité de son défunt père la copie du Coran en l'état dans lequel elle a été retrouvée chez lui. Une version qui n'a pas convaincu le représentant du ministère public ni le juge d'ailleurs puisque le verdict prononcé à son encontre sera très lourd.

Kamel GHIMOUZE


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