Algérie

"Le procès des 24 activistes sahraouis est une mascarade" L'ASSOCIATION FRANÇAISE DES AMIS DE LA RASD ACCUSE




De retour des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf où elle a participé aux festivités commémoratives de la proclamation de la Rasd, la délégation française accuse le Makhzen de vouloir démanteler une seconde fois les camps de Gdeim Isik.
Le procès des 24 Sahraouis arrêtés en novembre 2010 et les lourdes peines prononcées à leur encontre par un tribunal militaire marocain, continue de susciter des réactions à travers le monde. Se disant profondément indignée par ce qu'elle a qualifié «de parodie de justice, orchestrée par le Makhzen pour terroriser les populations sahraouies», la présidente de l'association française des amis de la Rasd, dénonce ces jugements arbitraires et ces atteintes répétées aux droits de l'homme dans les territoires occupés. Dans un point de presse qu'elle a animé, hier, au siège de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui, Mme Régine Villemont est revenue sur les événements tragiques de Gdeim Isik, ainsi que sur les arrestations des 24 activistes par la police marocaine.
Selon elle, «le roi Mohammed VI et sa police se sont disqualifiés totalement après la répression aveugle qui avait ciblé en novembre 2010 le camp de refugiés sahraouis de Gdeim Isik».
Soulignant l'opacité ayant entouré toute cette affaire et les cas de tortures évoqués par les personnes incarcérées, la conférencière a été très formelle: «Les détenus ont été torturés, c'est pourquoi les avocats de la défense ont réclamé des examens médicaux. Malheureusement, le procureur et le président du tribunal militaire marocain ont refusé de donner suite à leur requête.» Pour l'hôte du Cnasps, il n'y a pas l'ombre d'un doute, «le procès est fabriqué de toutes pièces et c'est le roi, en personne, qui a décidé de sa tenue». Se voulant plus explicite, Mme Villemont a confié qu'«il n'y a jamais eu d'enquête comme l'a prétendu la partie marocaine et que les condamnations lourdes prononcées contre les principaux accusés s'apparentent à un règlement de comptes». Dans son for intérieur, elle pense que le roi prépare quelque chose et qu'il veut démanteler une seconde fois le camp de réfugiés de Gdeim Isik.
Le mois d'avril est pour elle très important parce que c'est au cours de cette période que le président français François Hollande se rendra en visite officielle au Maroc et que l'Organisation des Nations unies examinera la question sahraouie. «Nous comptons beaucoup sur le voyage du président Hollande au Maroc pour faire avancer le dossier sahraoui», a-t-elle déclaré. Selon elle, «la France a beaucoup d'intérêts au Maroc, ce qui explique sa position ambigüe et son penchant en faveur des thèses marocaines». Finalement, précise- t'elle, «il n'y a que les Américains qui peuvent vraiment faire bouger les choses avec l'appui des pays européens. Pour la première fois, indique- t'elle, 12 pays appartenant aux continents américain et européen se sont intéressés à la question, en sollicitant l'ONU afin qu'elle fasse pression sur les autorités marocaines et les obliges à respecter les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés.
De retour des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf où elle a participé aux festivités commémoratives de la proclamation de la Rasd, la présidente de l'Afaf n'a pas manqué de souligner le courage et la détermination de ce peuple vaillant qui attend un geste des grandes puissances pour accélérer le processus d'autodétermination enclenché par l'ONU afin de pouvoir retourner dans son pays. Le président du Cnasps, Mahrez Lamari, qui accompagne la délégation française a réfuté les allégations selon lesquelles le Sud algérien ne serait plus sûr depuis l'attaque qui avait ciblé le complexe gazier de Tiguentourine. Nous nous sommes déplacés en compagnie d'une délégation comprenant 70 Franco-Africains pour participer aux festivités du 24 février organisées dans le sud du pays. Tout le monde a constaté que la sécurité est omniprésente et que les ressortissants étrangers n'ont pas lieu de s'inquiéter», a-t-il confié.


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