Algérie

Le procès de Issad Rebrab programmé pour aujourd'hui



Le procès de l'homme d'affaires Issad Rebrab est programmé ce matin au tribunal de Sidi-M'hamed. Un procès très attendu dont la tenue coïncide cependant avec l'enterrement du chef d'état-major décédé lundi.Il s'agit d'un évènement national qui focalise naturellement l'attention générale et en raison duquel plusieurs activités sectorielles ont été reportées au-delà des trois jours de deuil décrétés. Beaucoup spéculaient donc hier sur la probabilité d'une décision de report lié à cette situation, soutenant cependant que si le renvoi venait à être confirmé, il le serait pour une courte durée. L'essentiel, dit-on encore, réside dans le fait que ce procès ait été enfin programmé, d'une part, et qu'il soit appelé à se dérouler dans une conjoncture beaucoup plus détendue et qui semble surtout plus favorable au concerné. Ce fait est notamment lié aux révélations faites récemment par le fils du patron de Cevital, Omar Rebrab, au sujet de promesses qui lui ont été faites par l'ex-Premier ministre Noureddine Bédoui et certains de ses ministres lors d'une rencontre. Jusque-là, toutes les portes étaient restées hermétiquement fermées face aux plaignants qui se disaient victimes d'actes de sabotage et de blocages multiples. Dans une interview au journal en ligne TSA, Omar Rebrab a révélé avoir été reçu par Noureddine Bédoui et six de ses ministres et que promesse lui a été faite de débloquer la situation. «La communication a été rétablie, a affirmé ce dernier, ils ont écouté nos doléances, demandé des documents de chaque blocage qu'on avait et se sont engagés à nous accompagner pour le déblocage des projets.» Il ajoute : «Le gouvernement nous a dit que l'ère du passé est terminée, qu'on veut créer plus d'emplois.» Quelques jours plus tard, Omar Rebrab s'est livré à d'autres explications sur le blocage dont font l'objet les entreprises de son père, mais cette fois il l'a fait face au juge en charge de l'affaire de l'automobile. Constitué partie civile, il a témoigné à l'encontre des deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi qu'à l'encontre de l'ancien ministre de l'Industrie en fuite, Abdeslam Bouchouareb. Les accusés ont d'ailleurs été condamnés à verser 100 millions de dinars au groupe Cevital. Tous ces évènements ont laissé entrevoir une possibilité de dénouement rapide en faveur de l'homme d'affaires incarcéré depuis avril dernier. Certains espéraient même voir ce dénouement intervenir le 16 décembre dernier. La chambre d'accusation avait alors examiné la nouvelle demande de mise en liberté provisoire introduite par le collectif de défense. Cet examen s'est effectué sur la base de huit expertises qui se sont toutes révélées favorables au mis en cause. La chambre d'accusation a, cependant, décidé de maintenir Issad Rebrab en prison. Le procès est une tout autre affaire, cependant. Le patron de Cevital pourra s'exprimer sur le fond du dossier qui l'a conduit en prison. Lors de sa mise sous mandat de dépôt, la justice avait annoncé qu'il était poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation : «fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux de et vers l'étranger, surfacturation d'équipements importés et importation de matériels d'occasion, alors qu'il avait bénéficié d'avantages douaniers, fiscaux et bancaires».
A. C.


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