Algérie

Le procès ajourné au 19 juin



Le premier procès de l'importateur de viande et promoteur immobilier, Kamel Chikhi, qui devait s'ouvrir hier au tribunal de Sidi M'hamed, a été reporté au 19 juin à la demande de sa défense. Kamel Chikhi, surnommé "le Boucher", en référence à son activité professionnelle initiale, a comparu devant le magistrat, Bensalem Abdelrrezek, en compagnie de douze fonctionnaires des services de l'urbanisme et de la conservation foncière pour répondre des chefs d'inculpation de "corruption, trafic d'influence et réception d'indus cadeaux".Quelques minutes avant le début de l'audience, Kamel Chikhi est apparu le premier, l'allure bien soignée, suivi des autres détenus. Une cacophonie a régné à ce moment-là dans la salle provoquée par les familles des accusés qui voulaient s'approcher d'eux pour prendre de leurs nouvelles.
Après un bref échange engagé entre le collectif de la défense et le magistrat, ce dernier a annoncé l'ajournement du procès. "Ce sont principalement les membres de la défense de Kamel Chikhi qui ont souhaité ce report après le Ramadhan pour préserver les intérêts de leur mandant et l'ensemble des détenus dont certains sont malades et d'autres dans un état fébrile", a déclaré Fateh Touati, l'un des avocats du promoteur immobilier.
Dans cette affaire sont impliqués des chefs des services de l'urbanisme de Kouba, d'Aïn Benian, d'Hydra, de Draria et de Chéraga, des contrôleurs fonciers de Bouzaréah, d'Hussein-Dey, deux contrôleurs de la conservation foncière d'Hussein-Dey, un fonctionnaire de la conservation foncière de Bouzaréah et un architecte de la Direction de l'urbanisme d'Alger. Pour constituer ce dossier à charge, le juge d'instruction s'est basé sur les enregistrements vidéo des caméras de surveillance installées dans le bureau du magnat de l'immobilier, ainsi que sur une longue liste de conversations téléphoniques. Il est arrivé à la conclusion que les mis en cause ont aidé Kamel Chikhi à obtenir des permis d'extension, à acquérir des assiettes foncières et à ériger des étages supplémentaires en contournant la loi. Les investigations judiciaires ont concerné une vingtaine de projets immobiliers dans la capitale dont certains sont achevés et d'autres encore en chantier.
Mais des membres des familles des détenus présents hier à l'audience ont dénoncé une procédure d'inculpation "expéditive qui s'est appuyée parfois sur une simple visite de courtoisie filmée dans le bureau de Kamel Chikhi".
Deux autres volets de l'affaire le Boucher sont toujours en instruction. Il s'agit des investigations judiciaires autour de la saisie de 701 kg de cocaïne, le 29 mai dernier, au port d'Oran impliquant Kamel Chikhi, ses deux frères, un de ses associés, son directeur commercial et un agent, placés sous mandat de dépôt en juin dernier pour "importation, commerce, distribution de drogue et blanchiment d'argent". L'autre dossier implique six autres accusés auxquels Chikhi aurait prêté ou remis d'importantes sommes d'argent en échange de divers services et passe-droits, à savoir le fils de l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, le chauffeur personnel de l'ex-DGSN, Abdelghani Hamel, le fils d'un ancien wali de Relizane, l'ex-président de l'APC de Ben Aknoun, le procureur de Boudouaou, ainsi que son adjoint.

N. H.


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