Algérie

Le problème de la bourse



Certains étudiants subsahariens, venus dans le cadre de la coopération universitaire, sont confrontés à des situations financières très pénibles. Ils ne sont pas concernés par l'augmentation de la bourse octroyée pour tous les étudiants algériens. Les étudiants ivoiriens, qui n'ont que la bourse algérienne et l'aide de leur famille, qualifient cette décision de discriminatoire. « Nous avons eu 4000 DA au premier terme, mais au mois de mars nous n'avons reçu que 1700DA. On nous a retiré le surplus. C'est une injustice flagrante », regrette une étudiante d'origine ivoirienne, qui précise qu'au départ, elle croyait que c'était des rumeurs, mais elle s'est rendue compte de la véracité de l'info en recevant sa bourse. Interrogé à ce sujet, le représentant des étudiants étrangers à Tizi Ouzou pense que l'augmentation de la bourse octroyée uniquement pour les algériens a des visées purement politiques. « Je me suis renseigné au niveau du service des bourses de l'université de Tizi Ouzou, ils m'ont dit que l'augmentation concerne uniquement les algériens. Mais parait-il, ils vont nous rendre ce qu'ils nous ont pris. Enfin, ce sont les algériens qui votent », a-t-il commenté.Les rumeurs concernant l'augmentation des frais de la carte de séjour, qui circulaient auparavant, ont été également confirmées. En effet, les frais de la carte de séjour, pour les étudiants étrangers, sont fixés à 3000 DA, alors qu'elle était à 500 DA. D'autres rumeurs circulent depuis quelque temps, qui portent sur l'interruption de la coopération entre l'Algérie et les autres pays africains. Bien que ce ne soit qu'une rumeur, cette information a été reçue comme un coup de tonnerre dans le ciel des étudiants concernés. L'interruption de la coopération pourrait engendrer la suppression du billet de rapatriement. Ce qui compliquera davantage la situation matérielle de cette catégorie d'étudiants. « Au niveau du consulat, on nous rassure. Mais nous sommes toujours inquiets, d'autant que les deux premières rumeurs concernant la bourse et la carte de séjour ont été confirmées », appréhende Alexandra. Le représentant des étudiants à Tizi Ouzou confirme avoir entendu parler de la suppression du billet de rapatriement mais « au niveau du rectorat, les responsables m'ont dit qu'ils ne sont pas au courant. Cette année, ils donneront des billets pour les diplômés », a-t-il rassuré. Et de préciser, « le billet pour la Côte-d'Ivoire varient entre 58 000 et 60 000DA. Pour le Congo, il coûte 2000 euros ». Les prix des billets d'avion expliquent clairement l'inquiétude des étudiants concernés. Il est pratiquement impossible pour la plupart des étudiants de se permettre un billet de retour au pays.« Tous les algériens rentrent chez eux. Et nous, nous restons sans provisions. On se débrouille comme on peut pour survivre », se plaint une étudiante à l'université de Tizi Ouzou, qui a réussi cette année à se débrouiller pour passer les vacances chez elle. Vivre pendant presque trois mois sans provisions, sans aucun sou, est-ce concevable ' « Lors des années précédentes, l'administration prenait en charge les étudiants pendant l'été, mais maintenant ces derniers sont livrés à eux-mêmes », regrette Hamidou Konaté, représentant des étudiants étrangers à l'université de Tizi Ouzou. Travailler n'est pas permis par la loi algérienne. Les rares étudiants qui ont la chance de trouver du boulot, travaillent dans des chantiers et ils sont payés au SMIG. Pour les filles, il est quasiment impossible de travailler en Algérie.


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