Algérie

Le problème de la billetterie n'est pas le pire



Le problème de la billetterie n'est pas le pire
La récente «mésaventure» des supporters du MCA qui, à la veille de la rencontre devant opposer leur équipe au CRB, avaient vu leur quota initial de billets réduit de moitié, est une manifestation - encore une- de la mauvaise santé du football algérien et de l'incapacité de ses dirigeants à gérer un sport qui ne draine pourtant pas les foules. Le «litige» en question portait sur un quota global de seulement 800 billets et la rencontre, du reste fade et insipide selon les comptes rendus de presse, s'est d'ailleurs soldée par une petite victoire du doyen de 1-0. Ce qui n'a, évidemment pas, empêché des ultras (manifestement, ce sont les seuls qui se rendent désormais dans les stades) de tenter de s'en prendre aux joueurs, forçant ces derniers à se cloîtrer dans les vestiaires et de n'en sortir que sous bonne garde : «Le football va très mal en Algérie et les championnats n'attirent plus les foules», estime un observateur oranais en voulant pour preuve que les stades font très rarement le plein : «Il faut vraiment que ce soit un derby et, qui plus est, entre des équipes jouant les premiers rôles, pour qu'il y ait la foule. Autrement, les stades sont vides.» À Oran, par exemple, le stade Ahmed-Zabana qui abrite les matchs du MCO nevendrait désormais pas plus de 8 000 ou 9 000 billets pour une capacité d'accueil estimée entre 30 000 et 40 000 supporters : «La désaffection est commune à toutes les wilayas du pays et les amateurs du beau football s'intéressent davantage, et à juste titre, aux championnats étrangers», continue notre interlocuteur qui estime que l'aspect billetterie ne constitue pas un souci puisque les stades sont aux trois-quarts vides la plupart du temps : «Ce qui s'est passé entre le MCA et le CRB est un incident rarissime sans doute dû à l'incompétence des responsables des deux clubs.»Le football national va mal et ce n'est pas la qualification des Verts aux Brésil ni les rencontres-derbys (souvent montées en mayonnaise par les médias) qui pourront cacher les mauvais résultats dans les compétitions continentales, le manque de performance des joueurs, l'absence de centres de formation, la précarité de la situation financière des clubs, l'échec du professionnalisme, le manque d'infrastructures sportives... :«L'Algérie ne forme plus et l'équipe nationale est constituée d'une majorité de joueurs élevés et formés par des clubs étrangers. Voilà le vrai drame du football algérien : nous ne formons plus», termine notre témoin. Le problème n'est, donc, pas dans la billetterie - une gestion plus ou moins rigoureuse en viendrait facilement à bout - mais dans le sport dans son ensemble. S. O. A.




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