Algérie

Le prix du poulet risque de s'envoler



Les pertes occasionnées par les feux de forêt qui ont ravagé dernièrement plusieurs régions de l'Algérie risquent d'avoir un impact sur la disponibilité et les prix de certains produits agricoles, notamment le poulet. L'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) insiste ainsi sur l'accompagnement des producteurs touchés afin d'«éviter les pénuries de tous ces produits sur le marché».Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les derniers incendies qui ont affecté plusieurs régions du pays, particulièrement la wilaya de Tizi-Ouzou, ont ravagé des milliers d'hectares de forêts et de nombreuses habitations. Soutenues par le vent et la canicule qui a sévi entre le 9 et le 14 août derniers, les flammes n'ont rien épargné sur leur chemin. Des arbres fruitiers et des vergers, des élevages d'ovins, de bovins et de caprins, des productions avicoles et des ruches ont été également réduits en cendres. Les agriculteurs, les éleveurs, les aviculteurs et les apiculteurs des régions sinistrées ont subi de lourdes pertes.
À elle seule, la wilaya de Tizi-Ouzou a recensé des pertes considérables dans la filière avicole. Le bilan provisoire établi par les subdivisions agricoles des localités touchées par les incendies fait état de 100 000 sujets avicoles (poulets de chair et poules pondeuses) ravagés par le feu et de plus de 60 bâtiments d'élevage avicole détruits. Des dégâts qui vont certainement se répercuter sur le prix des produits avicoles. Les consommateurs appréhendent, dès lors, la flambée des prix de ces produits, notamment le poulet et les ?ufs, largement consommés par les Algériens.
C'est ce que confirme le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj-Tahar Boulenouar, qui précise qu'outre les pertes enregistrées, les abattoirs des régions sinistrées sont fermés depuis l'épisode des incendies. «Ils ne sont plus approvisionnés en raison des pertes enregistrées dans la région. Les vendeurs de volaille sont donc obligés de se rabattre sur les abattoirs des autres wilayas, ce qui va engendrer une hausse de la demande face à l'offre et par là même l'augmentation des prix», explique-t-il.
À défaut d'un bilan d'évaluation définitif, Boulenouar assure tout de même que les pertes enregistrées dans la filière avicole dans les localités sinistrées sont importantes. «Les aviculteurs de ces régions ont pratiquement perdu tous leurs élevages. Même les bâtiments d'élevage ont été carrément brûlés», dit-il. Selon lui, même les bâtiments d'élevage qui n'ont pas été touchés par les flammes ont enregistré des pertes. «Les poulets de chair, les poules pondeuses et les poussins qui s'y trouvaient n'ont pas survécu aux très fortes chaleurs que dégageaient les feux déclenchés dans les alentours», fait-il savoir.
Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans insiste ainsi sur la nécessité d'établir au plus vite des statistiques précises sur toutes les filières du secteur de l'agriculture. Pour lui, il est question non seulement de permettre aux différents professionnels du secteur de reprendre leur activité mais aussi d'éviter les pénuries de tous ces produits sur le marché. «Il faut que l'Etat accompagne ces producteurs touchés», dit-il, avant de suggérer de leur octroyer des prêts bancaires sans intérêts.
Ry. N.


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