Algérie

Le prix du poulet en courbe ascendante



Après sa stabilité relative à des niveaux abordables durant la première quinzaine du mois de Ramadhan, le prix du poulet est reparti à la hausse pour atteindre des niveaux qui ne cessent de donner le vertige aux consommateurs. Alors que peu avant le début du mois sacré, le ministre de l'Agriculture avait annoncé que le prix du poulet ne devrait pas dépasser les 250 DA le kilogramme, puisque, a-t-il affirmé, une quantité suffisante sera déstockée, voilà que chez les bouchers et autres magasins spécialisés dans la vente du poulet et des 'ufs, le prix du volatile oscille depuis une semaine déjà entre 360 et 380 DA le kilogramme.Pourtant, il y a à peine une dizaine de jours, le prix du poulet, cette viande blanche sur laquelle la plupart des foyers se rabattent en raison des prix inaccessibles des viandes rouges, s'affichait encore entre 230 et 250 DA. À Tizi Ouzou, le commun des citoyens ne cesse de s'interroger sur les origines de cette hausse vertigineuse de plus de 100 DA le kg au moment où les autorités locales continuent de s'enorgueillir d'avoir réussi à maîtriser le marché des produits alimentaires et surtout à mettre le holà sur le phénomène de la spéculation grâce au déstockage d'importantes quantités de bien de consommation.
Selon un commerçant spécialisé dans la filière de la volaille, cette hausse subite des prix peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Il y a, dit-il, en premier lieu, la forte hausse de la demande sur les viandes blanches sur lesquelles les consommateurs se rabattent en raison de l'inaccessibilité des viandes rouges. Mais pas seulement, a-t-il tenu à préciser. Le second facteur, explique-t-il, n'est autre que la décision des services de sécurité de fermer tous les points de revente informels de poulets.
À titre d'exemple, notre interlocuteur cite les nombreuses échoppes de fortune installées tout le long de la RN68, reliant Tizi Gheniff à Draâ El-Mizan, qui ont été, depuis la semaine dernière, sommées de fermer, à l'instar de toutes les autres localités de la wilaya. "Nous n'avons jamais été inquiétés parce que nous exerçons cette activité dans des conditions d'hygiène optimales. Cependant, dernièrement, les services de sécurité ont fermé nos échoppes. Nous ne savions pas pourquoi", nous a déclaré un de ces revendeurs contacté.
Selon nos sources, les aviculteurs sont, eux aussi, sévèrement touchés, car trouvant ces dernières semaines de sérieuses difficultés pour écouler leur production. "Peu avant la fermeture de ces points de vente, je recevai de nombreux revendeurs. Depuis plus d'une semaine, tous mes clients ne me font plus signe. Je n'ai reçu aucune commande d'autant plus que les restaurateurs sont fermés depuis déjà deux mois.
La situation est difficile. Donc, je ne sais pas comment faire pour écouler mes milliers de poulets prêts à la consommation d'autant plus que j'ai déjà trop investi pour les engraisser", nous explique un aviculteur exerçant dans l'informel. Selon le chef de service des statistiques de la Direction des services agricoles (DSA), sur les 3 000 aviculteurs que compte la wilaya, 18 d'entre eux seulement sont agréés. La fermeture subite des circuits informels dans cette filière, au lieu de sa régularisation progressive, risque même de provoquer désormais des pénuries.



O. Ghilès


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