Algérie

Le prix du mouton entre 40 000 et 70 000



Le prix du mouton entre 40 000 et 70 000
Que ce soit à Mouzaïa, El Affroun, La Chiffa ou dans les autres localités de la wilaya de Blida, il y a plusieurs points de vente de moutons aménagés anarchiquement, ces jours-ci, notamment aux abords des routes ou parqués dans des terrains vagues. Il faut dire que l'on est loin de l'engouement suscité en pareille occasion les années précédentes.Si les moutons sont en nombre largement suffisant, pouvant satisfaire amplement la demande, celle-ci, ne semble pas importante, vu les prix qui oscillent entre 40 000 et 70 000 DA. «Avec mon maigre salaire, je ne peux m'offrir un mouton de 20-25 kg à 50 000 DA, équivalent à 2000 DA le kilo de viande», souligne, la mort dans l'âme, un quinquagénaire qui comptait, en vain, acheter un mouton pour accomplir le rituel du sacrifice. Cependant, ce qui retient l'attention dans toute cette ambiance précédant le jour J, ce sont ces petits boulots occasionnels qui se créent et qui donnent un cachet particulier à la fête. Salim a dix-sept ans, c'est l'occasion pour lui de se faire un peu d'argent. Il vend des sachets de charbon d'un kilo environ à 150 DA l'unité. Des revendeurs de charbon comme lui on en voit plusieurs dans différents quartiers de la wilaya de Blida.Des montagnes de sachets remplis de charbon sont installés un peu partout, non sans ternir l'image de la ville, déjà entamée sur le plan de l'insalubrité. Des rémouleurs d'un jour, occupent quant eux les places publiques ou les lieux à forte concentration de la population, pour aiguiser pour les couteaux à raison de 100 DA l'unité (les tarifs ont doublé) Il ya aussi la mise en vente de toute une panoplie d'objets hétéroclites, incontournables et nécessaires au rituel. Des cordelettes, des crocs des braseros, des pompes pour souffler le mouton, sont proposés par des jeunes revendeurs, en pleine rue.Des couteaux dangereux en vente libreMais ce qui inquiète le plus dans tout ce décor d'avant l'Aïd, c'est incontestablement, la vente informelle et libre de couteaux de différents formats, susceptibles d'être utilisés comme armes blanches.«J'ai froid dans le dos quant je vois tous ces couteaux de différentes formes, aux lames aiguisées et pointues, exposés à la vente», fait remarquer une dame qui faisait ses emplettes dans une rue à Mouzaïa. Et d'ajouter : «Un jour ou l'autre, ces couteaux seront utilisés dans des agressions ou des batailles rangées entre bandes rivales.» Grands couteaux, coutelas, couteaux de poches, couteaux à virole, à cran d'arrêt, couteaux à dépecer, haches?Un véritable arsenal de guerre, en vente libre, sans aucune réglementation, et qui ne font réagir, malheureusement, aucune autorité. Il est vrai que tous ces outils sont nécessaires au «debbah» (égorgeur) mais, les mettre à la portée, pour ne pas dire à la disposition de potentiels acheteurs sans scrupule peut causer des dégâts énormes. Surtout lorsque l'on sait que le nombre d'agressions à l'arme blanche ne cesse de croître, notamment dans la région de Mouzaïa.Il y a même un liquide à base d'alcool appelé «Allume vite» vendu librement dans de petites bouteilles en plastique. Ce liquide peut être utilisé, éventuellement, dans la conception de cocktails Molotov ! Une réglementation de la vente des outils du boucher doit impérativement être élaborée, sinon, à la veille de chaque Aïd El Adha, de jeunes Algériens s'armeront lourdement en armes blanches. Et la suite sera sans doute synonyme de tragédie?




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