Algérie

Le prix du baril se maintient à la hausse


C'est une séquence extrêmement fertile en rebondissements que traverse le marché mondial du pétrole. La réunion mensuelle de l'Opep+ et sa décision de ne pas déroger à l'attitude prudente qu'elle a adoptée depuis une année et demie, ainsi que le cours pris par le marché de l'énergie ont ajouté à un climat, déjà assez chargé depuis de longs mois, les incertitudes.Ce n'est peut-être pas de la panique, mais ça y ressemble. La sourde oreille de l'Opep+ aux multiples «invitations» d'ouvrir un peu plus généreusement les vannes a complètement décontenancé les plus grands consommateurs de pétrole, à commencer par les Etats-Unis. Confrontés à une hausse des prix de l'essence, comme ils n'en ont pas vu depuis sept ans, induite par le cours du baril de brut, les Américains ont, en effet, envisagé de piocher dans leur réserve de pétrole brut et ainsi ne pas s'adresser au marché où les prix sont à un stade inflationniste. La défection d'un client du genre des Etats-Unis sur le marché plomberait automatiquement les prix. Et selon la secrétaire américaine à l'Energie, Jennifer Granholm, dont les propos ont été rapportés par le Financial Times, en plus de toucher aux réserves stratégiques, l'idée d'interdire les exportations n'était pas écartée. Une déclaration qui a de quoi faire peur aux investisseurs sur le marché, qui plus est, ont mal reçu l'annonce d'une hausse plus importante que prévu des stocks américains de pétrole. Inévitablement, le marché s'en est retrouvé impacté et les prix des deux barils de référence se sont mis à la baisse, dans la matinée de jeudi, suivant ainsi la tendance imprimée mercredi, lorsque les deux barils de référence ont conclu sur des baisses respectives de 1,48 dollar pour le Brent et 1,50 dollar pour le WTI, soit un prix de 81,08 dollars pour le premier et 77,43 dollars pour le deuxième.
Un nuage pour les investisseurs et les producteurs qui s'est vite dissipé, dans la journée de jeudi, avec la mise au point de la porte-parole du département américain de l'Energie qui a écarté l'idée de son pays de recourir aux réserves stratégiques ou encore d'interdire l'exportation de pétrole, du moins pas dans l'immédiat. En réalité, si les Américains avaient effectivement pris le parti d'ouvrir les robinets de leur réserve de pétrole cela n'aurait affecté que très relativement les prix, selon une analyse de la banque Goldman Sachs. Si l'on référait à cette dernière, cela ne concernerait que 60 millions de barils, ce qui représente un risque de baisse de 3 dollars par rapport aux prévisions qui font état d'un baril à 90 dollars à la fin de cette année. Un prix ''bon à prendre'' pour de nombreux producteurs, notamment les moins nantis qui souffrent de crise financière depuis plus de six ans, des suites de la baisse des prix en 2014 et des effets de la pandémie, à l'instar de l'Algérie qui aura ainsi la latitude de réduire autant que possible, grâce à la fiscalité pétrolière, ses déficits budgétaires abyssaux. L'Algérie qui, doit-on le rappeler, prend en référence un prix du baril entre 40 et 50 dollars pour établir ses lois de finances depuis quelques années, alors que le prix du pétrole lui permettant d'ajuster ses budgets devra se situer autour des 130 dollars, 135 dollars selon une estimation du FMI au début de l'année. Hier, peu avant la mi-journée, la tendance était à la hausse vers des prix plus vus depuis des années. Le baril de Brent valait 82,96 dollars à Londres alors que le WTI dépassait les 79 dollars.
Azedine Maktour
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