Algérie

Le prix du baril de pétrole est-il trop élevé ou spéculation passagère


Nous assistons à une envolée permanente du prix de cette précieuse matière fossile non renouvelable et cela, pour différentes causes ou raisons.

Au début des années 90, le régime algérien avait sollicité un bureau américain (Rank Corporation) d'études en prospective afin de déterminer le prix du baril de pétrole pour savoir s'il fallait « garder le pouvoir ou le remettre au peuple »; les résultats étaient tels qu'il fallait coûte que coûte le garder car le prix allait remonter très haut aux environs de 80/100 $ vers le début des années 2000 (au lieu des 15 $ à cette époque) et c'est ce qui s'est passé car ce bureau n'a pas l'habitude de se tromper.

Le prix ne cessera probablement pas de grimper encore (à mon avis) pour différentes raisons et tout porte à croire que le prix atteindra vraisemblablement les 200 dollars avant la fin 2008. Cependant en dollars constants par rapport aux biens et services ainsi que la technologie entre les mains des pays occidentaux consommateurs, le prix de référence de 200 dollars équivaut seulement à 15 dollars des années 1970.

Les principales causes seraient :

 - La crise sur l'enrichissement de l'uranium par l'Iran et la volonté des Etats occidentaux et d'Israël de ne permettre à aucun pays « hostile » à ce dernier (Israël) de disposer de la maîtrise de la technologie nucléaire (civile ou militaire)

(N.B.: en cas d'attaque de l'Iran par les U.S.A. et / ou Israël, le prix s'envolerait vers les 500 dollars avec toutes les conséquences possibles et imaginables et c'est la crise mondiale majeure)

 - La situation au Liban et l'armement de la résistance du « hezbollah » ( grand vainqueur militairement de l'armée israélienne ).

 - La situation en Irak et la présence illégale des U.S.A sur ce territoire.

 - L'anarchie et l'insécurité se prévalant sur les champs pétroliers au Nigéria.

 - L'instabilité aux pays du Caucase autre zone pétrolifère.

 - Les relations tendues du Venezuela avec les U.S.A.

 - Les fausses stabilité et quiétude dans les régimes des pays du Golf.

 - L'éternel conflit avec l'Etat d'Israël et son comportement provocateur violent et terroriste envers les pays voisins et de la région.

 - L'absence de toute perspective pour le peuple palestinien.

 - Les besoins croissants et pressants des pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc., futures grandes puissances).

 - Faiblesse du Dollar, monnaie (de référence) et hausse de l'Euro (monnaie d'import pour beaucoup de pays).

 - Spéculation boursière (pour compenser la dépréciation du Dollar entre autre).

 - Tarissement des ressources et financement des gisements coûteux.

 - Prix élevé pour encourager les énergies alternatives (nucléaire, l'énergie propre et renouvelable: solaire, éolienne, biomasse, etc. ).

L'Arabie Saoudite, 1er exportateur de pétrole, n'est pas à l'abri d'un changement de régime politique. La dernière demande de G. BUSH auprès de l'Arabie pour augmenter sa production (300.000 barils) n'a eu aucun effet sur les prix.

Notons au passage que 80% des réserves prouvées de pétrole se trouvent dans le triangle (non pas des Bermudes) mais celui du golfe arabo-persique, c'est-à-dire arabo-musulman d'où une zone de bouillonnement non dû au réchauffement climatique mais géostratégique et géopolitique.

En pleine guerre du Golfe, les U.S.A. ont tout fait pour que les prix ne s'envolent pas, cela prouve que ce sont eux qui poussent vers la hausse (comme vers la baisse selon leurs intérêts). Cependant, ils veulent faire croire (et ils ont tous les moyens) que ce sont les autres pays (c'est-à-dire leurs adversaires) qui provoquent ces crises.

Les Européens et les Japonais sont contraints de partager les frais de la crise financière due aux « subprimes ».

Dans toute cette « pagaille », qu'en est-il de notre pays ?

Nous vendons en dollars, nous achetons essentiellement en euros et nous déposons nos excédents (dollars) dans des banques centrales étrangères (avec garantie des Etats) pour des intérêts presque nuls.

La manne pétrolière va nous permettre de disposer, vers la fin 2008, d'un matelas de 200 milliards de dollars de réserves de change. (A titre de comparaison, le Japon, 2ème puissance économique mondiale, dispose de 1.000 milliards de dollars de réserves de change accumulées depuis des dizaines d'années par le travail et la sueur de leurs ressources humaines); si nous ne relançons pas notre économie, notamment notre agriculture, nos réserves vont fondre comme neige au soleil (ce n'est pas l'autoroute est-ouest qui va nous protéger) avec la crise alimentaire qui sonne à notre porte avec le ré-enrichissement de l'ensemble des matières premières et produits agroalimentaires que nous ne produisons pas ou plus du tout, malheureusement pour nous, et si nous croyons nous protéger par le soutien des prix, ce sont les 100 millions de nos voisins qui vont profiter de ces subventions, enclencher le retour des pénuries et encourager la spéculation et la corruption chez nous ainsi que toutes les autres conséquences; voilà ce qui nous attend si on ne prend pas les bonnes décisions par les hommes qu'il faut à la place qu'il faut de toute urgence, sinon le plus rapidement.



*Economiste Docteur en Gestion

Membre fondateur et Doyen du P.R.A.




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