Algérie - A la une


Le prix à payer
«C'est au moment de payer les pots qu'on sent qu'on n'a plus soif.» Catherine Bugnard
Le temps est maussade malgré le soleil qui brille comme aux plus beaux jours d'été. Et il risque de le rester jusqu'à la fin des rumeurs malsaines ou contradictoires qui illustrent le manque de transparence dans la politique de communication. En attendant, la baisse survenue dans les prix de certains légumes laisse présager un mois de Ramadhan que beaucoup attendent avec une certaine appréhension. Peut-être que d'ici là, une lumière nouvelle inondera le pays tout entier de ses rayons bénéfiques et la population sortira de sa léthargie comme on sort d'un cauchemar éveillé pour fêter la nouvelle ère! Mais en attendant, tout le monde prend son mal en patience et tente de discerner à travers les discours que lui proposent les chefs de file des partis, le petit grain d'originalité susceptible de déclencher chez le citoyen désenchanté, cette lueur d'intérêt qui est le premier symptôme de l'espoir en un avenir possible. En vain! Si certains chefs de parti ne semblent être là que pour expédier des affaires courantes, en attendant une hypothétique mission beaucoup plus discrète et reposante, d'autres, au contraire, s'entêtent à répéter, à marteler leurs slogans comme un credo, histoire de se convaincre eux-mêmes. Si pour les uns, le retour au tout-étatique est la clé des maux que connaît actuellement la majeure partie de la population, les autres ne cessent d'ânonner les leçons bien apprises de la mondialisation qui consistent en quelques recettes miracle qui ouvriraient la voie au nirvana que sembleraient connaître actuellement les pays développés en proie à une crise sérieuse, mais différente de la crise congénitale qui anime les pays du Sud. N'oublions pas que dans ces catégories de ténors de la République, ceux qu'on n'avait pas entendus auparavant parce qu'ils étaient occupés à des tâches bien précises, parce que concrètes, sont mis au-devant de la scène parce que les discours de leurs prédécesseurs étaient usés... Dans toute cette cacophonie de déclarations mirifiques comme la construction d'un million de logements, le citoyen juge sur pièce. Jadis, en plein terrorisme, un ancien Premier ministre avait fait la même promesse. Qui s'en souvient' A part les conservateurs d'archives. Le citoyen qui a tout perdu ne se sent pas en confiance: il n'a qu'à consulter les annonces immobilières où certains heureux bénéficiaires des logements Aadl ont mis, sans vergogne, le produit de leur fraude sur le marché. Qui s'en soucie' L'Etat est absent. On attend toujours la recette miracle qui sortira le pays des ornières de la morosité, surtout que les investisseurs que l'on attendait, d'abord de pied ferme, puis avec des aménagements dans les textes, ne se bousculent pas au portillon. Il y a là un paradoxe qu'il n'arrive pas à saisir, tant d'années de luttes pour faire sortir les étrangers et maintenant les accueillir à bras ouverts, à l'aéroport avec du lait et des dattes! Alors que faire du message du 1er-Novembre qui a redonné au peuple sa dignité' Comment croire ceux-là mêmes qui ont offert la sidérurgie aux étrangers, quand on se souvient de la solennité et de l'orgueil avec lesquels Boumediene et consorts avaient réalisé ce joyau de l'industrie' Comment faire confiance, encore une fois, à ceux qui privilégient l'importation de produits manufacturés à leur production sur le sol national. Quel est le parti qui peut encore assurer, sans se dédire, le plein emploi, le logement, la sécurité sociale, l'indépendance alimentaire quand on connaît le poids du FMI et de la Banque mondiale dans les stratégies des pays sous-développés, en attendant les fourches caudines de l'OMC...
Est-ce qu'il y a un responsable politique qui puisse évaluer l'application de son programme' La tragédie nationale a coûté cher, la gabegie des années 1980 encore plus. La corruption a marqué de son sceau négatif la dernière décennie. Et on doit se rappeler aussi combien a coûté la lutte de Libération nationale.
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