Algérie

Le privé à la rescousse des hôpitaux publics



Après avoir laissé longtemps les hôpitaux publics à l'abandon, les autorités de tutelle semblent avoir trouvé la solution miracle pour améliorer la situation pitoyable sur le plan de l'hygiène et de la restauration des malades qui y séjournent. C'est le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, qui en a fait l'annonce, ces deux derniers jours, révélant que les pouvoirs publics ont l'intention de confier prochainement les services d'hygiène, de restauration et même d'hôtellerie au niveau des hôpitaux publics à des sociétés privées. Rien que ça. Le privé est, ainsi, appelé à la rescousse dans l'optique d'une «amélioration des conditions d'accueil et de prise en charge des malades». Pourtant, les hôpitaux publics ne manquent pas de personnel en charge de cet important volet de l'hygiène dans le milieu hospitalier, ni de moyens pour garder les lieux sains et propres. Et puis, le privé quand il arrivera, viendra-t-il avec des travailleurs ramenés de Chine ou d'un quelconque autre pays dans le cadre de la coopération dans ce domaine ' Non, bien sûr, les travailleurs seront algériens et ils bosseront mieux que ceux qui occupent les mêmes postes dans le secteur public.D'ailleurs, pour l'anecdote, les demandeurs d'emploi au niveau des Anem rechignent quand on les oriente vers des postes de travail chez le privé. Chez le privé, on travaille dur et le salaire n'est pas assez consistant, pense-t-on. Alors que dans le secteur public c'est « la planque » assurée, avec la stabilité et un salaire acceptable. C'est la mentalité de la fainéantise. Si le privé prend en charge les volets de l'hygiène et de la restauration dans les hôpitaux publics, la situation sera meilleure. Non pas parce que des travailleurs étrangers vont exercer cette activité mais parce que le privé doit rendre des comptes des travaux assurés et veiller, de son côté, à ce que ses employés s'échinent à la tâche pour honorer son contrat. Les hôpitaux publics ont des gestionnaires et des travailleurs, mais ils ne rendent compte, eux, à personne, pas même à leur conscience. Preuve en est, des hôpitaux publics souffrent du manque d'hygiène sans que personne ne s'en offusque ou ne soit inquiété. La solution du recours au privé pour rendre nos hôpitaux plus propres est, somme toute, logique et efficace. Idem pour la restauration. L'Etat débourse des sommes importantes sur ce chapitre, mais le résultat est nul, avec au final d'énormes quantités de plats cuisinés qui finissent dans les poubelles. Aussi, avec le privé, plus personne ne volera la viande destinée aux malades. Plus personne ne prendra une once de sel. Tout sera destiné aux malades, qui vont voir leur diète s'améliorer en qualité et en quantité. A n'en pas douter, l'arrivée du privé dans les hôpitaux sera salutaire sur ces plans de l'hygiène et de la restauration.
Mais, reste deux autres problèmes, plus compliqués, ceux liés à l'humanisation des hôpitaux publics et aux soins et aux traitements médicaux des patients. Là, le privé ne peut pas venir pallier aux défaillances dans les hôpitaux publics, car il est chez lui, dans ses cliniques privées. Dans cet ordre d'idées, il ne manquerait plus que d'aller vers la contractualisation de l'acte médical, dont on ne fait que parler depuis si longtemps sans l'appliquer, et ce, sur le même pied d'égalité entre secteur privé et secteur public. Chose qui contraindrait les hôpitaux publics et leurs travailleurs à être compétitifs et performants ou ne plus avoir ni malades à traiter ni salaires au bout du mois, puisque les patients, assurés sociaux, auront le choix d'aller se faire soigner dans les meilleurs établissements de santé.


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