Une chose est sûre, le long cheminement du Mouvement culturel berbère n'a pas été un long fleuve tranquille. Bien au contraire. Il y a eu certes des acquis, incontestablement, mais la revendication est loin de connaître sa pleine et entière satisfaction, au grand dam des acteurs du 20 Avril 1980 dont beaucoup ont allègrement dépassé la soixantaine ; certains d'entre eux, qui ne sont plus de ce monde, n'assisteront jamais à sa consécration en tant que langue officielle.
Mais de nouveaux acteurs ont pris le relais avec, pour objectif, l'inscription de cette question dans les agendas politiques à brève échéance : l'élection présidentielle de 2014.
Au moins deux générations de militants se sont renouvelées depuis Avril 1980 mais la lutte semble être toujours de mise comme en témoignent les marches et sit-in, enregistrés à l'occasion du 33e anniversaire du Printemps berbère, dans toute la Kabylie; on a même assisté à des actions communes, aussi bien à Béjaïa, à Tizi Ouzou qu'à Bouira, menées par les militants du RCD de Mohcine Belabbes et ceux du MAK (le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, non agréé, de Ferhat Mehenni). Point de convergence entre les deux tendances politiques : la constitutionnalisation de tamazight en tant que langue nationale et officielle.
Chez les anciens animateurs du MCB, on entend un autre son de cloche. Ils considèrent, en effet, que la lutte n'est pas terminée tant l'institutionnalisation de tamazight n'est pas une réalité tangible. Ils reconnaissent, néanmoins, que la revendication a enregistré des avancées certaines.
On cite, entre autres, l'ouverture, en 1990, de départements de tamazight dans les universités de Béjaïa et de Tizi Ouzou, la création du Haut commissariat à l'amazighité, l'enseignement de tamazight en tant que module optionnel dans les régions berbérophones.
En 2002, tamazight fut consacrée langue nationale, suite à une forte mobilisation citoyenne et au prix payé 'en sang" par toute une région : la Kabylie.
Le bilan du Printemps noir d'avril 2001 était, en effet, très lourd : 127 victimes de la répression et plus de 2 000 blessés dont des handicapés à vie.
La revendication berbère, un moment au creux de la vague, est aujourd'hui portée à bras le corps par de nouveaux acteurs issus d'une autre génération de militants dont beaucoup issus des campus. Toutefois, leurs aînés ne sont pas en reste. Ils ont été encore de la partie lors des marches de ce 20 avril 2013, car fidèles à la cause mais aussi sensibles à la transmission des vécus, des expériences, des archives, ' archives au demeurant à numériser, à traiter et ensuite à analyser.
Il était dit que le flambeau de la cause identitaire ne cessera d'être transmis de génération en génération que lorsque le combat connaîtra son plein aboutissement.
M O
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Posté Le : 22/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : OUYOUGOUTE M
Source : www.liberte-algerie.com