Le printemps berbère' 33 ans après Commémoration

Trente-trois ans sont déjà passés depuis les événements qui ont secoué des régions de la Kabylie en avril 1980. Le 20 avril s'est déclenché suite à l'interdiction de l'administration locale d'une conférence que devait animer le pionnier de la littérature algérienne d'expression française, Mouloud Mammeri, le 10 mars 1980.
Comme à l'accoutumée, la date est commémorée par la direction de la culture de Tizi Ouzou qui organise plusieurs activités qui s'étaleront sur une semaine. C'est ce qui ressort du point de presse animé hier au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri par le premier responsable du secteur à Tizi Ouzou, Ould Ali El Hadi. Ce dernier reviendra sur l'importance de rappeler chaque année ce que de nombreux hommes ont donné pour permettre à des générations de vivre dans la sérénité.
«Nous désirons marquer cet anniversaire comme un hommage à tous les martyrs de la démocratie, à tous les militants qui se sont sacrifiés pour la noble cause identitaire, d'Ali Laimèche aux martyrs du printemps noir, en passant par Kamel Amzal et Matoub», a-t-il dit, ajoutant que cette célébration coïncide avec la poursuite des activités marquant le cinquantenaire de l'indépendance, c'est pourquoi «nous voudrions aussi rendre hommage aux martyrs du combat libérateur contre le colonialisme», tient à préciser M. Ould Ali.
Un programme riche et dense
Plusieurs activités sont au programme qui s'étalera du 15 au 24 avril. Ainsi, on retient 4 hommages (dont celui qui sera rendu au chanteur et comédien Mhenni Amroun), 42 expositions, 46 spectacles («SDF'mais», «Tachbylit», «Yenna Djeddi», etc.), la projection de 10 films et 50 galas artistiques animés par pas moins de 200 chanteurs, selon le conférencier.
La particularité de cette année est la participation de nombreuses localités au programme. En effet, 47 communes issues des 21 daïras que compte la wilaya accueilleront les activités marquant l'évènement. Sur ce, le directeur de la culture explique que «la décentralisation du programme à travers toutes les daïras et la mobilisation de presque une centaine d'associations sur tout le territoire de la wilaya se veulent un effort de notre part pour permettre à tous les citoyens d'accéder à un droit qu'ils ont tant revendiqué : l'épanouissement culturel».
«Le programme dense et riche brasse toutes les facettes de l'activité culturelle à travers des conférences-débats et tables rondes, des expositions, du théâtre, du chant et de la poésie. L'occasion sera donnée à toutes les jeunes potentialités», ajoutera le conférencier. Enfin, Ould Ali El Hadi ne manquera pas d'insister sur l'objectif phare de cette commémoration, celle de débattre des bilans et perspectives.
«Nous voulons faire de cet anniversaire un moment de bilan. Il s'agit de lancer un débat franc et serein sur les acquis de la lutte, les aspirations et ce qui reste à faire. Nous désirons rappeler l'importance de l'identité amazighe comme fondement irréversible de la personnalité de l'Algérien et en cela, nous considérons que les réalisations seraient parachevées si l'effort d'officialiser tamazight venait à être consenti. Les générations actuelles pourraient vivre la plénitude leur algérianité et leur citoyenneté apaisée si la diversité culturelle est renforcée», a-t-il estimé.