Algérie

Le «printemps arabe» s'invite en Algérie Les responsables de la police de 22 pays, dont ceux de la Syrie, du Qatar, de l'Egypte et de la Libye, débattent du phénomène durant deux jours



C'est aujourd'hui, pour une durée de deux jours, que commencent à Alger les travaux du 36e Congrès des directeurs généraux de police et de sécurité arabes.L'événement, qui n'est pas à sa première édition, coïncide, faut-il le noter, dans une conjoncture marquée par un bouleversement sans précédent enregistré dans plusieurs pays du monde arabe.
Ce qui est qualifié de «printemps arabe» et qui a gagné plusieurs pays (Egypte, Libye, Tunisie, Syrie, Yémen, Bahreïn,') sera, à n'en pas douter, l'invité qui s'impose par la force de la conjoncture, dans les travaux de ce congrès.
Cette 36e édition est, également, la première depuis l'avènement du «printemps arabe» en 2011. Nous apprenons, d'ailleurs, de source sûre, que tous les pays membres de la Ligue arabe (au nombre de 22) dont la Syrie, participent au 36e congrès qui débutera aujourd'hui à Alger. Le «printemps arabe» sous son aspect «djihadiste» sera présent lors des travaux, même si la question ne sera pas débattue en public.
La base des débats existe pour ce faire même si beaucoup d'aspects sont à l'origine de divergences entre plusieurs participants. Les observateurs citent l'exemple de la guerre qui se déroule en Syrie, pays participant à ce congrès. Une guerre à laquelle des «djihadistes» venus de plusieurs autres pays arabes participent aussi. Le Qatar, un autre pays participant, soutient l'«opposition armée» en Syrie. Le consensus entre ces deux pays semble des plus difficiles à trouver.
Ce qui est qualifié de «terrorisme» par la Syrie est défini comme étant de l'«opposition armée» par le Qatar.L'Algérie qui, rappelle-t-on, a abrité deux rencontres sécuritaires arabes, respectivement le 20e Congrès des directeurs généraux de police et de sécurité arabes en octobre 1996, et la 17e session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, en janvier 2000, a initié plusieurs résolutions adopteés se rapportant particulièrement
à la stratégie sécuritaire arabe «dans la version améliorée» et «la mise en place d'un système de communication moderne entre les différents organes du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur». L'une des stratégies retenues : la convention arabe de lutte contre le terrorisme. L'application de cette stratégie sera-t-elle revendiquée par la Syrie ' Sera-t-elle refusée par le Qatar '
Des «négociateurs» pour éviter des émeutes
La «gestion des foules» est l'un des plus importants aspects qui seront débattus à huis clos lors du 36e congrès. Entendre par là la gestion des émeutes et autres manifestations populaires. Des formes de contestations, manipulées ou non par la suite, ont été à l'origine du «printemps arabe» dans plusieurs pays arabes, rappelle-t-on. L
'Algérie communiquera son expérience dans ce domaine et les initiatives permettant d'éviter l'affrontement entre les forces de maintien de l'ordre et les populations. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) algérienne, et le Commandement de la Gendarmerie nationale ont, note-t-on, mis en place des équipes spécialisées dans le dialogue avec les populations en colère. Le but est de désamorcer le mécontentement et favoriser le dialogue au détriment de la confrontation. Cette initiative, qui a fait ses preuves en Algérie et permis de désamorcer bien des situations difficiles, pourrait être présentée par notre pays au cours des travaux pour en faire bénéficier le reste du monde arabe.
Chaque pays ayant ses spécificités, la question pourrait être cependant débattue pour trouver un consensus qui serait applicable à l'ensemble des pays arabes. En Algérie, une grande partie des émeutes et autres colères populaires ont été provoquées par une mauvaise gestion par certaines Assemblées populaires communales (APC).
C'est ainsi que depuis quelque temps, les gendarmes adressent des rapports à leur commandement sur les élus locaux qui, parce que refusant de recevoir des citoyens ou par mauvaise gestion ou gabegie, provoquent le mécontentement populaire, et n'hésitant pas à impliquer les forces de sécurité pour réprimer la contestation au lieu de recourir au dialogue.
L'initiative en question vise à empêcher certains élus locaux de faire endosser leurs échecs aux forces de sécurité et empêcher, également, la répression des populations, explique-t-on. Dans certains pays gagnés par le «printemps arabe», la répression engagée systématiquement n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)