Algérie

Le principe de la médecine gratuite conforté



Le principe de la médecine gratuite conforté
Le président du Conseil de déontologie médicale, le Dr Lotfi Benbahmed, qui s'exprimait hier matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, a évoqué le projet de nouvelle loi sur la santé adopté en Conseil des ministres, mardi.Il était temps, estime-t-il, après la loi de 1985, qui était formulée dans un contexte différent, de se projeter sur un texte qui mette en place les bonnes pratiques universellement reconnues et opposables, qui soient celles du XXIe siècle. Le nouveau texte va revoir, fondamentalement, explique-t-il, la réglementation et les dispositifs encadrant le secteur pharmaceutique algérien, dont certains parmi ces derniers n'ont jamais connu d'application sur le terrain. Il s'agit, ajoute-t-il, d'une loi consensuelle qui a associé à son élaboration les professionnels concernés. En même temps, ajoute-t-il, c'est une loi moderne, totalement refondue, permettant de redéfinir ce qu'est un médicament, ce qu'est un établissement pharmaceutique et quel est le rôle que se devrait de jouer le pharmacien, ce qui, dit-il, contribuera à prendre en charge nos concitoyens dans les meilleurs conditions. Il rappelle que dans l'ancien système, marqué par le monopole, il était question d'importateurs et de grossistes en médicaments, un produit perçu comme une marchandise quelconque. Dans le nouveau texte, il est fait référence, au contraire, aux notions d'établissement pharmaceutique, de traçabilité des produits de soin et de responsabilité de ces établissements qui deviennent, selon la loi, juridiquement responsables pour les traitements qu'ils commercialisent en Algérie. En fait, c'est le métier de pharmacien qui s'en trouve revalorisé, avec un rôle qui est élargi à la santé et à l'éducation thérapeutique des citoyens. La loi va encadrer, notamment, le secteur du médicament et mettre en place des procédures et des normes, qui soient semblables à celles des pays développés. La loi, dit-il, n'est qu'un début, il y aura tous les textes d'application qui sont prévus. Il réaffirme que le système de santé repose fondamentalement sur la loi sanitaire qui prend en charge tous les aspects. Des arrêtés prévus après la promulgation de la loi, sont déjà rédigés et prête à être publiés. A propos des résistances de certains opérateurs activant dans le secteur du médicament, en réaction à la révision de la loi de 1985, le Dr Benbahmed explique, à titre d'exemple, que l'institution de traçabilité sur les produits pharmaceutiques que ceux-ci importaient auparavant sans engager leur responsabilité, n'était pas pour leur plaire. La nouvelle loi sur la santé va d'ailleurs recadrer les pratiques déloyales au sein du secteur des médicaments. Il annonce que le 25 octobre se tiendra une journée d'études avec le ministère de la Santé pour aider les opérateurs du secteur du médicament à se projeter sur l'exportation. Le Dr Lotfi Benbahmed confirme que la nouvelle loi reconduit le principe de médecine gratuite au profit des nationaux, qui est un droit constitutionnel. Ce principe est conforté. Le seul problème, insiste-t-il, doit être celui de la prise en charge de nos concitoyens. Il signale que les nouveaux textes vont enfin permettre de définir ce qu'est un médicament et donc mettre fin au charlatanisme de certains herboristes qui vendent de la «poudre de perlimpinpin» et parfois, pire, des produits toxiques. Les soins de phytothérapie et autres compléments alimentaires sont recadrés. Il appelle les citoyens à acheter leurs médicaments dans une pharmacie et à veiller à vérifier que les vignettes sont apposées sur la boîte. Mais c'est aux autorités, estime-t-il, à agir pour éliminer ces pratiques illégales.


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