C'est ce que nous avons appris, hier, au tribunal d'Oran. D'après son frère, présent sur les lieux, ce dernier, âgé de 27 ans, serait un ancien étudiant à l'UFC (Université de la formation continue). «Mon frère est quelqu'un de très solitaire, très secret, il ne se confiait presque jamais !» s'est-il contenté de dire, comme assommé par ce qui est arrivé. Après avoir fini ses études, l'accusé a intégré une société de boissons énergétiques et a continué à garder un bon contact avec feu le Pr Kerroumi, d'après nos informations. Il a été convoqué mardi dernier au commissariat central, dans le cadre de l'enquête policière, où il s'est vu aussitôt retirer son téléphone portable, avant d'être à nouveau convoqué le jeudi, pour àªtre cette fois-ci mis en état d'arrestation.
Ce serait apparemment la piste du téléphone portable qui a poussé les enquêteurs à porter les plus gros soupçons sur sa personne. Lors de sa comparution, hier, devant le procureur, le présumé meurtrier a toutefois nié en bloc avoir été à l'origine du meurtre. C'est dans la journée d'hier que le dossier est passé entre les mains du juge d'instruction. Plus d'une centaine de témoins ont défilé et continuent de le faire au moment où nous mettons sous presse, devant le magistrat instructeur. L'épouse du Pr Kerroumi, présente également, a eu à rencontrer le présumé assassin au bureau du procureur, selon ce qu'elle nous a confié. Du côté de la communication officielle, rien de nouveau. Le black-out reste jalousement gardé. Le ministre de la Justice avait pourtant, la veille, annoncé lui-même à Alger, l'arrestation du présumé meurtrier.
L'on ne sait pas donc pour l'heure les mobiles qui ont poussé l'auteur à commettre le crime, même si, au côté de l'inculpation pour homicide volontaire, l'on a adjoint celui de vol de voiture, selon des indiscrétions recueillies sur place. Pour les camarades de la victime, présents en force hier, le fait que le dossier soit enfin passé en instruction ne peut àªtre qu'une bonne nouvelle, «car maintenant, nous ont-ils dit, les avocats de la partie civile pourront enfin avoir accès à ce dossier. Et de là, toute la lumière sera faite sur cette affaire. On aura enfin droit à du concret, et non pas seulement aux spéculations et rumeurs les plus folles !» Le professeur Kerroumi, disparu le 19 avril dernier, a été retrouvé mort le 23, au siège du MDS, à Oran. Sa mort a provoqué un tollé général et suscité l'indignation de tout un chacun. Enseignant universitaire, le Pr Kerroumi était un grand militant politique, membre du Mouvement démocratique et social (MDS), et de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).
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Posté Le : 18/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. E. K.
Source : www.elwatan.com