Algérie

Le président tunisien Kaïs Saïed tente de rassurer



Kaïs Saïed a, lors de sa réunion avec les représentants des organisations nationales, assuré les Tunisiens qu'il continuera de respecter les libertés.Au lendemain des inquiétudes exprimées quant au devenir de la jeune démocratie tunisienne, suite à ses décisions de limoger le chef du gouvernement Hichem Mechichi et de suspendre pour 30 jours les activités du Parlement, le président tunisien, Kaïs Saïed, tente de rassurer les Tunisiens et les partenaires étrangers quant à sa volonté de respecter les libertés.
Kaïs Saïed a, lors de sa réunion avec les représentants des organisations nationales, lundi, rassuré les Tunisiens qu'il continuera de respecter les libertés, affirmant qu'"il n'est plus question de non-respect des droits, des libertés ou d'atteinte au droit d'égalité entre les citoyens". Pour rasséréner les esprits en cette conjoncture trouble que traverse le pays, le président tunisien a délivré le message suivant : "Je rassure les Tunisiens (...) Je leur demande juste d'éviter les affrontements dans les rues car il y a des personnes qui pêchent dans des eaux troubles." Les institutions de l'Etat continueront leur travail d'une façon ordinaire, a-t-il indiqué en outre, en rappelant ce qui suit : "Nous n'appelons pas à l'anarchie et au non-respect de la loi. La question concerne l'organisation provisoire des pouvoirs en attendant le passage de cette période critique." Vis-à-vis de l'étranger aussi, il s'est voulu tout aussi rassurant, quant à son respect de la légitimité. À l'adresse du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avec lequel il a eu un entretien téléphonique, Kaïs Saïed a souligné qu'il "veille à respecter la légitimité, les droits et les libertés, tout en soulignant que les dispositions qu'il a décidées s'inscrivent dans le cadre de l'application de l'article 80 de la Constitution".
De son côté, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé Kaïs Saïed à "maintenir le dialogue ouvert avec tous les intervenants politiques et le peuple tunisien", selon le communiqué du département d'Etat US. Plus tôt dans la journée, le département d'Etat américain a fait part de son inquiétude, indiquant "suivre de près les développements en Tunisie" et soulignant qu'il "a été très clair en exhortant toutes les parties à éviter de prendre des mesures qui pourraient étouffer le discours démocratique ou conduire à la violence". Les Etats-Unis, tout en affirmant qu'ils "continuent de se ranger du côté de la démocratie tunisienne", ont appelé la Tunisie à "ne pas gaspiller son acquis démocratique". Les USA ont d'ailleurs fait part de leur préoccupation au sujet de la fermeture des bureaux des médias en appelant au "respect scrupuleux de la liberté d'expression et des autres droits civils". Le département d'Etat américain ajoute que "les solutions aux problèmes politiques et économiques de la Tunisie devraient être fondées sur la Constitution tunisienne et les principes de la démocratie, des droits de l'Homme et de la liberté".
C'est vers les Etats-Unis, aussi, que les islamistes tunisiens appartenant au parti Ennahdha se sont tournés pour demander un soutien, notamment de prendre "une position plus ferme en Tunisie et de conditionner le soutien financier américain avec son respect de la démocratie". Mais voilà que, même si l'ex-chef du gouvernement Hichem Mechichi a accepté l'abdication, en annonçant qu'il acceptait les décisions prises par le chef de l'Etat, le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale formation au Parlement, a, après avoir fustigé "un coup d'Etat contre la révolution et la Constitution", indiqué hier que "pour le bien de la vie démocratique" il était "prêt à la tenue d'élections législatives et présidentielle anticipées simultanées, afin de garantir la protection du processus démocratique et d'éviter que tout retard ne serve de prétexte au maintien d'un régime autocratique".
Et à présent que tous les regards sont braqués sur Tunis pour tenter de décoder ce qui s'y trame, Saïed s'est contenté de signer deux décrets. L'un impose un couvre-feu et l'autre la suspension du travail dans les administrations centrales.
Amar R.


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