Algérie

LE PRESIDENT SUD-AFRICAIN JACOB ZUMA À ALGER POUR S'ENTRETENIR AVEC BOUTEFLIKA Echange de bons offices...



LE PRESIDENT SUD-AFRICAIN JACOB ZUMA À ALGER POUR S'ENTRETENIR AVEC BOUTEFLIKA Echange de bons offices...
C'est le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, numéro 2 dans la hiérarchie des institutions de l'Etat algérien, qui a accueilli le président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, en visite d'Etat de deux jours en Algérie, à son arrivée, hier, à l'aéroport international Houari-Boumediene.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Pays à la relation ancienne et forte avec l'Algérie, partenaire privilégié de l'Union africaine (UA), soutien indéfectible à la cause du Sahara occidental, à l'instar des pays anciennement victimes de l'apartheid, pays prospère et investisseur potentiel dans le domaine minier notamment, son président et Bouteflika ont néanmoins beaucoup de choses à se dire en tête à tête. Ils se sont entretenus hier au Palais du peuple. Selon le communiqué de la présidence de la République répercuté par l'APS, la visite du président sudafricain «s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays». Répondant à l'invitation de Abdelaziz Bouteflika, Jacob Zuma devait évaluer avec son homologue algérien «la coopération entre les deux pays, à la lumière des décisions de la 5e session de la Haute-Commission bilatérale qui a eu lieu à Alger en mai 2010». Autrement dit, la mise en application des mémorandums d'entente signés ces dernières années en matière d'énergie, de sport, de tourisme et d'énergie nucléaire civile. Or, dans un contexte national et international fortement agité, l'entretien entre les deux présidents ne saurait négliger les questions politiques et géopolitiques. En ce sens, Zuma est un interlocuteur de choix pour Bouteflika. La dimension idéologique de la diplomatie sud-africaine, marquée par l'anti-impérialisme affirmé de l'African National Congress (ANC), parti au pouvoir formé pendant les années de lutte contre l'apartheid, le rend suspicieux face à tout ce qui pourrait s'apparenter à une ingérence étrangère, en particulier occidentale, dans les affaires africaines.
Sahara occidental, guerre au Mali, Nigeria et présidentielle de 2014…
Zuma est très réceptif à la rhétorique antifrançaise quant à la guerre au Mali et surtout, à la démarche marocaine au Sahara occidental. La montée au créneau des officiels du royaume chérifien, ces derniers temps, accusant l'Algérie de tous les maux qui rongent le pays, est l'occasion pour les deux présidents de raffermir leur position par rapport au référendum d'autodétermination. De même que l'option prônée par Alger pour la résolution de la crise au Mali, privilégiant le dialogue politique, converge avec la stratégie africaine du gouvernement du pays de Nelson Mandela. Prêchant systématiquement la souveraineté étatique face aux ingérences internationales afin d'obtenir le soutien des Africains pour leurs grandes initiatives continentales (UA et Nepad), Alger et Pretoria s'inscrivent justement en faux avec la Cedao et son chef de file, le Nigeria, l'autre puissance africaine. Du fait de leur potentiel économique, diplomatique et militaire et de leur statut de leader régional, l'Afrique du Sud et le Nigeria ont été identifiés par les institutions internationales et les puissances occidentales comme des interlocuteurs privilégiés, notamment sur les enjeux de sécurité et de gestion des crises. Ils sont aujourd'hui les deux aspirants africains les plus crédibles à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Sauf que l'activisme du Nigeria, qui ne se gêne pas pour être le faire-valoir de la démarche des Occidentaux sur le continent, inquiète à bien des égards les ambitions de l'Afrique du Sud. Le lobbying qu'Alger pourrait conduire en sa faveur au sein des institutions de l'UA lui serait plus qu'utile. L'Afrique du Sud, quant à elle, s'est opposée à des sanctions internationales contre plusieurs dictatures lors de son premier mandat au Conseil de sécurité des Nations unies (2007- 2008). La jeune démocratie s'était, à maintes reprises, fourvoyée à soutenir des régimes mis au ban de la communauté internationale, au nom justement de l'amitié nouée dans le combat contre l'apartheid. Et, Bouteflika, qui aspire à briguer un 4e mandat, a de quoi monnayer ses bons offices… Bref, les entretiens entre les deux présidents ont été élargis dans la matinée d'hier lundi à Alger, aux membres des délégations des deux pays. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le ministre des Finances, Karim Djoudi, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, du côté algérien. La ministre des Relations extérieures et de la Coopération, Mme Maite Nkoana Mashabane, le porte-parole de la présidence, Marc Maharat, la conseillère aux Affaires juridiques du président, Mme Boniswe Makhane, et le conseiller aux Affaires politiques du président, Vosu Shaabalala, du côté sud-africain.


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