Algérie

Le président Saleh nargue ses opposants



Les trois contestataires ont été tués par des tirs des soldats fidèles au président Saleh à Ibb, au sud-est de Sanaa, selon l’opposition et des témoins, portant à 22 le nombre de manifestants tués depuis mercredi, des violences «fermement» condamnées par les Etats-Unis. Par ailleurs, cinq soldats ont été tués dans une attaque attribuée à Al Qaîda dans l’est du Yémen, alors que trois militaires ont été tués par des éléments tribaux dans le Sud, illustrant l’instabilité dans le pays. «Nous ne demeurerons pas les bras croisés face aux hors-la-loi», a affirmé M. Saleh, qui a traité l’opposition parlementaire de «saboteurs et de bandits de grand chemin» et l’a appelée à «cesser de jouer avec le feu». «Le peuple yéménite et ses forces armées seront acculés à défendre leurs institutions, leurs quartiers et leurs villages», a-t-il poursuivi face à la foule qui scandait «Le peuple veut Ali Abdallah Saleh». «Nous nous défendrons de toutes nos forces et par tous les moyens», a-t-il ajouté devant ses partisans, acheminés comme tous les vendredis de diverses provinces pour faire contrepoids aux opposants qui campent sur une place de Sanaa pour réclamer son départ. Pour le porte-parole de l’opposition parlementaire, Mohammad Qahtan, ces propos sont une «véritable déclaration de guerre». Il a annoncé à l’AFP l’intensification du mouvement de protestation dans les prochains jours et sa transformation en «mouvement de désobéissance civile qui aboutirait à la chute du président». L’opposition a défilé massivement dans le pays pour exiger le départ immédiat de M. Saleh. «Dégage», toujours plus fort Le discours de M. Saleh est intervenu dans un climat d’extrême tension dans le pays, 19 manifestants anti-régime ayant été tués mercredi, pour la plupart à Sanaa lors d’une manifestation. Hier, les opposants se sont rassemblés aux abords de la place du «Changement» où ils campent depuis le 21 février et se sont dirigés vers un cimetière proche pour enterrer plusieurs des victimes des heurts de mercredi. Ils sont restés dans la partie de la capitale contrôlée par les troupes du général Ali Mohsen Al Ahmar, commandant de la région nord-est rallié depuis mars aux contestataires. Les forces du général Al Ahmar contrôlent le nord et l’ouest de la capitale, les forces fidèles au président Saleh tenant le reste de la ville.
Blindés et soldats étaient déployés le long de la rue Zubeiri, qui partage les deux secteurs. «Dégage», répétaient les manifestants qui proclamaient aussi leur refus du plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe, car il accorde l’immunité au président et à ses proches en échange de sa démission. Le chef de l’Etat a refusé de signer ce plan et en raison de ce refus, le Qatar a annoncé jeudi son retrait de la médiation. M. Qahtan a estimé que ce plan est «mort, et le Qatar a proclamé son acte de décès».
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a annoncé hier qu’il avait reçu l’autorisation des autorités yéménites d’envoyer une mission d’évaluation des violences survenues lors des récentes manifestations.
La répression de la contestation a fait au moins 179 morts depuis fin janvier, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources médicales et de sécurité.


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