Favorable au recours à la force contre le régime syrien, le président américain, Barack Obama, doit pour ce faire obtenir l'aval du Congrès.Comme il doit convaincre une opinion publique dubitative quant au bien-fondé d'une telle option même si elle intervient après les accusations par l'Occident du régime syrien d'avoir mené des attaques aux armes chimiques le 21 août dernier contre des civils dans la banlieue de Damas. Accusations rejetées par le président syrien Bachar Al Assad. Le Sénat américain a entamé hier le débat sur la résolution autorisant l'usage de la force contre le régime de Damas. Un premier vote important pourrait y intervenir. De son côté, la Chambre des représentants, les dirigeants républicains prévoient un vote «dans les deux semaines». Jusque-là, la résolution prévoit une durée limite de 60 jours, prolongeable à 90 jours, et l'interdiction de troupes au sol dans le but d'opérations de combat.
Une opinion publique sceptique
Néanmoins, selon un sondage publié hier, six Américains sur dix se disent opposés à une intervention militaire en Syrie, bien qu'une majorité tienne le régime du président Bachar Al Assad responsable d'attaques chimiques contre son peuple, selon un nouveau sondage publié hier. Cette enquête menée par CNN-ORC International, réalisée auprès de 1022 personnes avec une marge d'erreur de 3 points, indique que 59% des Américains ne souhaitent pas que le Congrès vote une résolution autorisant le recours à la force en Syrie, même limité. Plus de sept sur dix affirment que des frappes ne serviraient pas les intérêts américains. Même si le Congrès autorise des frappes, 55% s'opposent toujours à une opération contre des cibles militaires syriennes. En parallèle, 57% des personnes interrogées affirment que le vote de leurs élus en faveur ou contre des frappes n'influencera pas leur vote lors des élections législatives de novembre 2014. Selon le quotidien USA Today, seuls 44 des 533 élus américains se sont déclarés en faveur d'une intervention à ce jour, alors que 149 ont exprimé leur intention de voter contre, Chambre des représentants et Sénat confondus. La plupart des élus restent indécis. En visite à Londres, dans le cadre l'offensive diplomatique de Washington en Europe pour justifier ses frappes contre Damas, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a réaffirmé le même jour qu'un règlement du conflit syrien est avant tout «politique» et non «militaire».
«Les Etats-Unis, le président Obama, moi-même et d'autres sont d'accord pour dire que la fin du conflit en Syrie requiert une solution politique. Il n'y a pas de solution militaire, nous ne nous faisons aucune illusion là-dessus», a déclaré J. Kerry lors d'une conférence de presse au côté de son homologue William Hague. «Le risque de l'inaction est plus grave que le risque découlant d'une action», a cependant relevé J. Kerry en mettant l'accent sur la nécessité de sanctionner le recours à des armes chimiques par le régime de Bachar Al Assad. «La solution ne sera pas trouvée sur le champ de bataille, mais autour d'une table de négociation. Encore faut-il aller à la table de négociation.» De son côté, le chef de la diplomatie britannique a réitéré «le soutien diplomatique total du Royaume-Uni» aux Etats-Unis, dans leur projet d'action militaire contre la Syrie. Alors que le Parlement britannique s'est opposé à toute participation de Londres à des frappes.
Bachar Al Assad prévient
De son côté, Bachar Al Assad a mis en garde hier les Etats-Unis de «s'attendre à tout» en cas de frappe visant son régime, n'excluant pas l'usage d'armes chimiques «si les rebelles, des terroristes (...) ou tout autre groupe en possèdent». «Vous devez vous attendre à tout» en cas d'attaque, a lancé Bachar Al Assad lors d'un entretien télévisé diffusé par CBS. «Le gouvernement (syrien) n'est pas le seul acteur dans la région. Il y a différentes parties, différentes factions, différentes idéologies», a-t-il ajouté. «Je ne suis pas devin, je ne peux pas vous dire ce qui va arriver.» Le président syrien a également appelé les élus américains «demander à l'Administration ses preuves» sur l'attaque chimique du 21 août. «Le monde entier est déçu par l'Administration» laquelle n'a pas «le plus petit morceau de preuve». «Nous espérions qu'elle serait différente de l'administration Bush.» «Dans cette affaire, Kerry n'a présenté aucune preuve», a estimé Al Assad, évoquant également les éléments présentés par Colin Powell, alors secrétaire d'Etat, censés prouver la présence d'armes de destruction massive en Irak avant l'invasion du pays en 2003. «Dans la zone où on dit que le gouvernement a utilisé des armes chimiques, nous n'avons que des vidéos, des photos et des allégations. Nous n'y étions pas. Nos forces, notre police ne pensent pas la même chose», a-t-il lancé. «Comment parler de quelque chose sans y avoir assisté' (...) Notre gouvernement ne parle que quand il a des preuves.» «Les Russes ont des preuves totalement différentes, selon lesquelles les missiles ont été lancés de zones contrôlées par les rebelles», a-t-il également indiqué.
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Posté Le : 10/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amnay idir
Source : www.elwatan.com