Algérie

Le président français depuis hier au Maroc Sarkozy, le Rafale et le Sahara



Le président français Nicolas Sarkozy a entamé  hier une visite d'Etat de trois jours au Maroc qui sera consacrée à réaffirmer les liens privilégiés entre Paris et le régime chérifien mais surtout à parapher «une quinzaine» de contrats, notamment la vente du train à grande vitesse (TGV). Initialement prévue en juillet dernier comme simple étape d'une tournée au Maghreb du nouveau président français, fraîchement élu, cette visite avait été reportée à la demande du roi, qui n'a pas voulu se contenter d'un passage éclair de son «ami» français. Le chef d'Etat français vient au Maroc en homme d'affaires pour faire le marketing du «made in France» et convaincre son «ami» le roi d'acheter l'avion de combat français le Rafale qualifié par Nicolas Sarkozy comme «le meilleur du savoir-faire» français. Dans une ultime tentative, le président français va tenter le tout pour le tout pour «fourguer» le Rafale au Maroc, mais sa tâche est ardue et ce n'est pas l'amitié traditionnelle entre les deux pays qui va influencer Rabat à préférer le Rafale français, jamais encore vendu à l'étranger, au F16 américain moins cher et qui a surtout prouvé son efficacité dans plusieurs conflits armés à travers le monde. La France avait essayé à plusieurs reprises de vendre son Rafale à l'étranger notamment à l'Algérie mais le prix de cet avion, proposé à 100 millions de dollars l'unité, semble dissuader plus d'un. Le ministre de la Défense français Hervé Morin avait avoué en été dernier que le Rafale était un avion «très sophistiqué, formidable» mais difficile à vendre à des clients qui «n'ont pas besoin d'un avion pour des combats de haute intensité». La presse marocaine s'est interrogée, au début de la semaine, sur l'obstination de la France à vendre le Rafale à Rabat qui a déjà opté pour l'avionneur américain Lockheed Martin. Nicolas Sarkozy «tentera-t-il (...) de fourguer coûte que coûte les Rafale du français Dassault à l'armée de l'air marocaine ?», s'est interrogé l'hebdomadaire Maroc-Hebdo, en ajoutant que «rien n'est moins sûr, vu l'offre plus intéressante de l'américain Lockheed Martin». Le Maroc veut préserver ses relations privilégiées avec son premier partenaire économique, mais dans les affaires il n'y a pas place à l'amitié, d'autant que les Américains ont mis le paquet pour séduire le royaume chérifien. Les Américains, en habiles négociateurs, ont proposé des avions de combat F16 certes d'occasion mais à un prix difficile à refuser mais surtout ils ont offert de larges aides économiques au développement pour le Maroc. Un fonds américain, Défis du millénaire, avait accordé en juillet au Maroc une aide de près de 700 millions de dollars pour des projets de développement dans l'agriculture, la pêche et l'artisanat. Et pour enfoncer le clou, les Américains ont mis en marche la machine diplomatique en apportant leur soutien indéfectible à la position marocaine dans le conflit du Sahara Occidental. Face à cette violente offensive américaine, la France, qui ne cesse de cumuler les fiascos diplomatiques dans ce dossier, est un concurrent qui n'est pas de taille. Pour rattraper leurs «maladresses», les Français comptent livrer une frégate au Maroc qui pourra aussi bénéficier de la signature d'un accord pour l'achat du train à grande vitesse (TGV).


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)