Le président et le Premier ministre démissionnent

Le président centrafricain par intérim, Michel Djotodia, et le Premier ministre, Nicolas Tiengaye, ont annoncé, hier, lors du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), qui s'est tenu à N'Djamena, leur démission. Le sommet « prend acte de la démission du chef de l'Etat de la transition et du Premier ministre et se félicite de cette décision hautement patriotique pour une sortie du pays de la paralysie ». Avant cette démission, les 135 membres du Conseil national de transition centrafricain (CNT) ont rejoint, jeudi soir, le sommet afin de valider le changement de la Constitution provisoire, nécessaire pour écarter les deux dirigeants. « Les autorités de la Centrafrique n'ont pas su répondre aux attentes des Centrafricains. Il vous appartient de prendre la mesure de la gravité de la situation dans votre pays. Et de vous assumer en choisissant librement vos dirigeants », a déclaré, jeudi soir, à l'adresse des membres du CNT, le président tchadien, Déby Itno, qui reproche à Djotodia - qui a pris le pouvoir en mars dernier après avoir mené un mouvement de rébellion contre l'ancien président François Bozizé - et à Tiengaye de ne pas avoir mis fin aux violences interreligieuses et aux exactions. Des discussions auront lieu dans la capitale centrafricaine, Bangui, à une date ultérieure afin de mettre en place une nouvelle direction, a annoncé la CEEAC qui justifie sa décision par la grave situation qui prévaut dans le pays.« Les pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale n'ont jamais eu la prétention d'imposer des dirigeants aux Centrafricains », a expliqué le président tchadien également président en exercice du sommet. A Bangui où la France a déployé, en décembre dernier, 1.600 soldats, pour restaurer le calme, des milliers de personnes ont manifesté pour réclamer la désignation d'un nouveau Président.