Algérie

Le président en colère après trois ministres influents



Amar Ghoul en mauvaise posture Le tonitruant ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, issu de la formation MSP de feu Cheikh Nahnah, est sujet ces derniers temps à de terribles pressions qui font peser sur lui une démission en bonne et due forme. Hier encore adulé, Amar Ghoul serait, malgré lui, mêlé à un terrible scandale financier qui éclabousserait bien des personnes proches de lui. D’ailleurs, le Conseil des ministres qui s’est tenu, hier, devait justement se pencher sur les conclusions d’un rapport élaboré par le ministère des Finances et relatif à l’examen des coûts du projet de réalisation de l’autoroute Est-Ouest. Ce rapport a été élaboré par la commission d’experts présidée par Mourad Medelci en personne, et ce, à la demande du président Bouteflika. Selon des informations, contenues dans ce rapport accablant pour le ministre des Transports, il serait question de «graves abus financiers» ainsi que de «données chiffrées erronées» ne reflétant nullement le montant avancé par le ministre des Travaux publics, en l’occurrence les sept milliards de dollars pour le projet de la réalisation de l’autoroute Est-Ouest. En réalité, ce chiffre est quinze fois supérieur au montant annoncé par le département de Ghoul, ajoutent nos sources. Le ministre des Travaux publics ne serait pas le seul à passer sous les fourches du Patron puisqu’il serait question aussi du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui n’aurait pas atteint les objectifs qui lui ont été assignées, à savoir la construction d’une dizaine de barrages et autres retenues collinaires que son ministère s’est engagé à réaliser durant le deuxième plan quinquennal. Malgré l’aisance financière et le recours systématique aux bureaux d’études étrangers, le secteur de l’hydraulique a de la peine à rattraper le retard accumulé durant plus d’une dizaine d’années. L’appel d’offres international lancé par le ministre Sellal en direction des entreprises étrangères et plus particulièrement françaises pour venir apporter leur technologie et leur savoir-faire dans le domaine de la gestion de l’eau, n’a pas eu les résultats escomptés. Pis encore, la gestion de l’eau confiée au partenaire français Suez pour la région d’Alger n’arrive pas à satisfaire les besoins en eau potable de la capitale qui continue à souffrir d’un manque d’eau évident. Le dernier scandale en date et révélé par la presse au sujet de l’infiltration du mazout dans les conduites d’eau a apparemment affaibli le ministre Sellal qui a trouvé en Naftec le bouc émissaire idéal pour déverser toute sa colère contenue. Le président Bouteflika qui s’est échiné durant plus d’une semaine à éplucher, en compagnie de ses plus proches collaborateurs, les dossiers de quelques départements ministériels les plus sensibles, n’aurait pas apprécié les écarts financiers constatés dans de nombreux projets d’utilité publique par rapport aux montants avancés par ces mêmes ministères lors de l’élaboration de la fiche technique et financière. Même constat pour ce qui concerne le ministre de l’Habitat, Hamimid, qui fut, lui aussi, rappelé à l’ordre et fortement sermonné par le président Bouteflika. Son département qui a été chargé de la construction d’un programme d’un million de logements connaîtrait des retards considérables dans les livraisons de logements et les lancements de chantiers qui risquent à terme de mettre en péril l’ambitieux programme présidentiel. Le président Bouteflika, qui a mis son aura et sa crédibilité sur son deuxième mandat, ne veut pas de «couacs» et encore moins de «fausses promesses» qui altéreraient son image de marque auprès de la population qui l’a maintenu au pouvoir pour cinq ans encore. Enfin, le cas du ministre de l’Energie, Chakib Khelil, est énigmatique à plus d’un titre. Ce personnage, qui faisait encore partie de son plus proche entourage, est aujourd’hui «lâché». Le Président Bouteflika lui a, peut-être, accordé une trop grande confiance avant de se rétracter et de ne plus le considérer comme un élément-clé de son cercle restreint. La nouvelle loi sur les hydrocarbures, amendée in extremis par le chef de l’Etat, a fini par rompre le lien qui les unissait durant près de six ans. Hocine Adryen


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)