Le président du patronat dit halte à l'hémorragie SOULIGNANT QUE NOS IMPORTATIONS VONT ATTEINDRE 60 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2013

Victime de la bureaucratie et des partisans de l'Etat providence, qui s'opposent à tout projet ou programme susceptible de la relancer, l'économie algérienne reste dépendante des hydrocarbures et des... importations.On savait que l'économie algérienne était dépendante des hydrocarbures et que les importations en denrées alimentaires étaient en constante hausse et qu'elles fragilisaient notre balance commerciale, mais on était loin de penser, en revanche, que la hausse des importations fait qu'elles vont atteindre le montant record de 60 milliards de dollars à la fin de cette année.
Invité, hier, du forum d'El Moudjahid, le président de la Confédération nationale du patronat algérien, Mohand Saïd Naît Abdelaziz a parlé de la prochaine tripartite et des questions qui seront examinées lors de cette rencontre très attendue par tout le monde. Soulignant l'importance de cette rencontre qui constitue, dit-il, l'évènement majeur de la rentrée, le conférencier a indiqué qu'elle vise essentiellement la relance de l'investissement et de l'industrie. Persuadé que la bureaucratie et les partisans de l'Etat providence sont nuisibles à l'économie et la freine dans son développement, il a affirmé que seul un projet porteur et une dynamique nouvelle, qui prennent en compte les aspirations des masses laborieuses, sont capables de la relancer et remettre sur orbite. Selon lui, il faut en finir avec ces importations tous azimuts qui saignent l'économie et le Trésor public. «Au rythme où vont actuellement les choses et selon des données fiables, nos importations atteindront à la fin de cette année 60 milliards de dollars», a-t-il déclaré.
Faisant un état des lieux, il a confié que «le pays traverse des moments très difficiles, en raison des traces laissées par la tragédie nationale et de la conjoncture internationale et des importations qui ralentissent le développement économique». Evoquant les années fastes où l'Algérie construisait de grandes usines et des complexes industriels qui l'avaient façonnée et propulsée au rang de pays prometteur, M.Naït Abdelaziz prône une nouvelle approche et une nouvelle stratégie qui passe notamment par la relance de l'industrie textile, un secteur porteur où l'Algérie excellait jadis et sur lequel elle avait fondé beaucoup d'espoirs. Soulignant que les Algériens ont des idées et qu'ils n'ont pas à copier sur les autres, l'hôte du forum en appelle aux Algériens pour mener à bien la tâche d'édification nationale, un-projet grandiose qui requiert l'attention et la contribution de tous. «Il faut des réformes globales et un consensus pour mettre en pratique ce grand projet», a-t-il confié. En prévision de la tripartite dont il annonce les travaux à la fin septembre, l'orateur a fait savoir que la Cnpa a tenu quatre réunions au terme desquelles elle a arrêté l'ensemble des questions qui seront portées à l'appréciation des présents. «Lors des précédentes, nous lui avions soumis des dossiers, malheureusement, beaucoup n'ont pas été suivis d'effets sur le terrain. C'est pourquoi, nous avons décidé de revoir notre stratégie en essayant d'être plus pragmatiques et surtout plus convaincants lors de cette tripartite.» A une question sur la position de la confédération, il a indiqué qu'elle n'est ni pour un Etat providence, ni pour une économie libérale.
Lors de son intervention, il n'a pas omis de remercier l'actuel ministre de l'Industrie pour avoir invité et associé le patronat aux réunions de préparation de la tripartite, précisant que c'est la première fois qu'un ministre l'a fait. A propos de la mise à niveau des entreprises publiques en difficulté, il s'est félicité de l'aide que leur a apporté l'Etat, précisant que les 5,5 milliards de dollars qui avaient été débloqués pour cette opération, auraient pu être préservés si on avait opté à cet effet une stratégie de développement et de management plus adéquate.