Algérie

Le président du MSP: «Nos adversaires idéologiques déçus»


«Nous sommes très satisfaits de nos résultats aux législatives. Nos résultats ont déçu nos adversaires idéologiques. Notre réussite est celle de l'Algérie», a déclaré hier Abderrazak Mekri, président du MSP, lors d'une conférence de presse au siège du parti, précédée par une présentation des principaux «griefs» du parti islamiste, à l'encontre de la gestion du scrutin par l'ANIE.Pour Mekri, les résultats du MSP sont «historiques» malgré les «dépassements enregistrés», a-t-il ajouté. Il exclut le président de la République et le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) de ses critiques. Il se dit «confiant dans les engagements» de Abdelmadjid Tebboune. Quant à Mohamed Charfi : «Nous ne l'accusons pas, mais il ne faut pas qu'il s'énerve quand on critique certains dépassements, parce que nous considérons qu'il ne sait pas ce qu'il se passe dans les wilayas», affirme encore Mekri, demandant au président de l'ANIE de répondre aux «faits rapportés publiquement» par un cadre du MSP avant la conférence de presse.
«M. Charfi et les membres de l'ANIE doivent répondre aux remarques que nous avons exposées devant vous (s'adressant aux journalistes, ndlr). Nous savons qu'il (M. Charfi) n'a pas les outils pour tout contrôler. Voilà pourquoi nous exposons publiquement ces questions dont celle relative aux PV de dépouillement qui n'ont pas été remis aux représentants des partis dans plusieurs wilayas».
Autres aspects évoqués par Mekri, l'absence des observateurs de partis dans certains bureaux de vote, critiquant la manière dont a été géré le «tirage au sort» décliné «par noms et non pas par parti politique», ainsi que «l'annulation des bulletins blancs (non cochés) dans de nombreux bureaux, contrairement aux dispositions de la loi», a-t-il affirmé.
Toujours dans les critiques, le président du MSP s'est interrogé : «pourquoi dans les PV, dont nous disposons d'une copie, nous sommes en tête, alors que dans ceux que nous n'avons pas pu obtenir des copies nous ne sommes pas élus '». A noter que lors de la présentation des multiples griefs retenus par le MSP, quant à la gestion du scrutin, un cadre a affirmé que le parti détient un document signé par l'ANIE au sein d'une wilaya (dont il n'a pas révélé le nom), qui confirme le refus de remettre le PV de dépouillements évoquant, comme raison à ce refus, «la fin du scrutin». Par ailleurs, Mekri reproche à Charfi de ne pas avoir annoncé le taux de participation ainsi que le nombre de voix pour chaque parti. S'étonnant de «cette mise en exergue des Indépendants…, au lieu de focaliser sur le retour à la première place du FLN», dit-il encore.
Les «priorités» du MSP
Abordant l'après-scrutin législatif, tout en affirmant attendre les résultats des recours, Mekri affirme qu'une des plus importantes priorités du parti est de «lutter pour le développement local et national». «C'est le développement économique qui assurera la stabilité du pays, et non pas la gestion policière et sécuritaire. Le travail des services de sécurité est dans les foyers de la délinquance et non pas pour l'ensemble de la société. Ce qui assurera la stabilité c'est de sortir de la mentalité de la «3issaba» et garantir à tous les acteurs et dans toutes les régions, la possibilité de participer au développement du pays. Le pays sera sauvé avec le développement et la résolution des problèmes quotidiens de la société», a-t-il déclaré.
Le président du MSP affirme que «le parti continuera à militer pour les libertés : la liberté de réunion, de création de partis, d'associations, et la liberté de la presse». «Nous continuerons à défendre l'identité nationale, l'intégrité territoriale et l'unité nationale. Nous travaillerons à lutter contre la corruption et contre la «3issaba», dit-il. «Les dépassements enregistrés dans certaines wilayas montrent que cette «3issaba» est encore présente. Et nous soutenons le président de la République et tous ceux qui continuent de lutter contre cette «3issaba», affirme encore Mekri.
«La voie du possible»
Répondant aux questions des journalistes, le président du MSP estime que «les transitions démocratiques prennent du temps». «Nous ne sommes pas des radicaux. Nous ?uvrons dans l'intérêt de l'Algérie avec les moyens dont nous disposons. La participation aux élections fait partie de ces moyens», ajoute Mekri. Selon lui, les raisons du boycott sont à chercher dans «l'ancien pouvoir (citant Ahmed Ouyahia, ndlr)» qui «a tout fait, depuis longtemps, pour faire fuir les électeurs des urnes et falsifier le rôle du député et du parlement», et affirmant soutenir «toute démarche d'ouverture». Autre raison du boycott, selon Mekri, «les gens ne votent pas car ils ne voient pas de changements dans leur quotidien».
Interrogé sur la place des femmes dans la nouvelle APN, Mekri affirme que le MSP «a proposé une liste nationale des femmes, pour lui garantir un minimum de représentation, mais nous n'avons pas été écoutés». «Si nous avions la possibilité, nous commencerons par prendre des mesures d'apaisement», a déclaré Mekri. Parmi ces «mesures d'apaisement», il cite «la libération des détenus (du Hirak, ndlr)».
Gouvernement '
«Avant de parler du gouvernement, nous devons parler des recours devant le Conseil constitutionnel. C'est très important pour la suite et pour créer des conditions positives», affirme le président Abderrazak Mekri.
Concernant l'éventualité d'une alliance ou l'entrée du parti au prochain gouvernement, l'intervenant affirme que «le MSP a son programme, sa vision politique et économique». «Nous sommes pour un pacte national ou gouvernement d'union nationale avec des objectifs précis comme, améliorer l'atmosphère politique, libérer les prisonniers du Hirak, défendre la liberté de la presse, une justice indépendante, la liberté de création de partis et d'associations, mais également apporter des réformes pour améliorer l'environnement des affaires en Algérie pour la création de richesses».
Cependant, a-t-il ajouté, comme «les résultats obtenus aux législatives ne nous permettent pas d'appliquer cette vision», «si on nous demande» de faire partie d'un gouvernement, «c'est au ‘Majliss echoura', qui étudiera la question en fonction de notre vision, de décider».
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