LE PRÉSIDENT DU HAUT CONSEIL ISLAMIQUE INVITÉ à LA RADIO

Invité de Radio Coran, le président du Haut Conseil islamique a estimé que le dialogue entre les religions ne peut se concrétiser qu'à travers «la sagesse» des représentants des cultes. Cheikh Bouamrane a cependant accusé «certains journaux» de tenter d'imposer la laïcité en Algérie.Tarek Hafid - Alger (Le Soir)Mi-fiel mi-miel. C'est la teneur du discours tenu par le président du Haut Conseil islamique lors de l'émission «Des dossiers et des avis» diffusée, hier, par Radio Coran. Interpellé sur la question de la liberté d'exercice des cultes, Cheikh Bouamrane s'en est pris «àcertains journaux» qui tentent d'imposer la laïcité. «Nous sommes contre toute idée de laïcité», a insisté Bouamrane qui agit en qualité de représentant de l'Islam officiel. Le président du HCI a par ailleurs tenu à rendre hommage à l'Université Al Azhar, qu'il considère être une institution de premier plan dans la défense de l'Islam. «En tant qu'institution, El Azhar réagit à toutes les campagnes qui visent notre religion. Ses oulémas sont très compétents et nous travaillons souvent avec eux». Quant à la violence religieuse, Cheikh Bouamrane a pris soin de n'évoquer que celle provoquée par les autres religions. Ainsi, les auditeurs apprendront que la propagation de l'Islam en Afrique est à mettre sur le compte de «l'éducation exemplaire des commerçants musulmans».Au-delà des clichés, le président du Haut Conseil islamique s'est montré modéré. «L'Islam respecte toutes les religions. Il est inconcevable d'obliger par la force une personne à embrasser une religion autre que la sienne. La liberté de culte est une question essentielle. Chacun de nous a le choix de choisir sa religion et nul ne peut le lui interdire».Au sujet du dialogue entre les religions, Cheikh Bouamrane estime que ce dialogue «ne pourra se concrétiser qu'à condition que les représentants de toutes les religions fassent preuve de sagesse».«Lors d'une conférence, alors que je débattais avec Monseigneur Teissier, j'ai expliqué que le dialogue se concrétisera grâce à la compréhension, la connaissance et le respect», a révélé Bouamrane.Le président du HCI a cependant regretté que la volonté affichée par le pape François pour mener un dialogue avec les représentants de l'Islam n'ait été suivie d'aucune suite. «Le pape François avait pris cet engagement lors de son intronisation. Mais depuis, plus rien».