Algérie

Le président du Conseil de l'ordre des médecins



Le président du Conseil de l'ordre des médecins
Le président du Conseil de l'ordre des médecins algériens, Mohamed Bekkat Berkani, exige au nom de la corporation la programmation d'une rencontre interministérielle pour des solutions urgentes dans le domaine de la santé publique. Il interpelle le 1er ministre personnellement pour des mesures qui ne peuvent pas attendre. Le médecin avertit : «on risque de revenir aux maladies oubliées, comme le choléra».S'exprimant hier, au forum d'El Moudjahid, le président du Conseil de l'ordre a précisé que l'avant-projet de loi sanitaire ne peut pas résoudre les divers handicaps et dysfonctionnements dont souffre le secteur de la santé publique.Pour le professeur Bekkat, le problème est beaucoup plus complexe et ne se limite pas au secteur de la santé. « Il y a un manque d'hygiène terrible à tous les niveaux, il y a des problèmes atmosphériques qui menacent le vie des Algériens, sans parler des aliments qui proviennent des pays asiatiques et de la Turquie et dont la majorité échappent aux contrôles rigoureux, notamment sur la question des colorants alimentaires et des conservateurs ».Le conférencier insiste en affirmant qu'il faut prendre des mesures concrètes et rapides, notamment dans le domaine de la prévention, sans attendre l'application de la nouvelle loi sanitaire. Il appelle à la tenue d'une réunion interministérielle qui regroupera les responsables de la Santé, de l'Intérieur, de l'Environnement ainsi que ceux du Commerce pour situer les responsabilités « car même le wali est responsable de la santé de ses concitoyens » a-t-il mentionné. Le médecin propose déjà des pistes, notamment la création rapide d'un secrétariat national de la prévention, la généralisation du dépistage précoce aux Algériens, notamment pour certains cancers tel celui des poumons, des seins, de la prostate et des organes digestifs.Il précise qu'il faut obliger les femmes à effectuer des mammographies dès 35 ans. « Il faut lancer des appels à travers les médias bien évidement avec la mention de la gratuité de l'examen » a-t-il préconisé en rappelant que la sécurité sociale avait déjà annoncé un projet du genre mais il fut abandonné pour des raisons inexpliquées. Pourtant, précise Bekkat, la sécurité sociale gagne beaucoup plus dans la prévention que dans le traitement de la maladie, notamment pour les maladies dites lourdes tel que le cancer. Il précise encore qu'aujourd'hui, les laboratoires pharmaceutiques étrangers ne s'intéressent plus aux marchés des antibiotiques en Algérie, mais ils se basent sur le marché des médicaments anticancéreux vu leurs prix exorbitants. «50% de leurs produits sont des traitements anticancéreux» a-t-il indiqué.Sur la question de l'insécurité qui règne dans nos hôpitaux, le président du Conseil de l'ordre exige des décisions rapides soit en responsabilisant davantage les policiers. «L'heure est grave, un groupe d'individus a voulu, avant-hier, achever un blessé à l'hôpital de Sidi-Ghilès» a-t-il attesté avec amertume. Le médecin regrette qu'en Algérie «on ne considère toujours pas la nécessité de la santé de nos concitoyens et ce malgré les efforts consentis par l'Etat». Bekkat souligne que la Tunisie est politiquement et financièrement plus affaiblie que notre pays mais elle a consacré en 2009, 6,4 de son PIB au secteur de la santé publique, aujourd'hui elle dépasse largement ce taux. Comparativement, l'Algérie avait consacré en 2009 4,6 du PIB à la santé pour arriver au jour d'aujourd'hui, à 6 du PIB. «C'est peu pour un pays comme le nôtre» a-t-il regretté.Le président du Conseil de l'ordre des médecins s'est dit contre la nouvelle réglementation de l'activité complémentaire introduite dans l'avant-projet de loi sanitaire. Pour rappel, la nouvelle loi autorise les médecins généralistes et les médecins spécialistes privés à travailler sous contrat durant les week-ends et les jours fériés dans les hôpitaux publics. Dans l'article 278, le nouveau dispositif exige en outre, que l'activité complémentaire s'exerce en sus de la durée légale du travail et en dehors des horaires de service et pendant les week-ends sous le contrôle de la direction de l'établissement public de santé concerné. Le médecin dit ne pas voir clair concernant cette décision en estimant et que cette fusion entre le privé et le public pour «faire soigner des malades du privé dans le secteur public est une situation délicate et difficilement contrôlable».Pour le président de l'ordre, il faut que la décision soit politique pour séparer le privé du public. «Il est temps de séparer entre le monde d'exercice du secteur privé et celui du public» a-t-il mentionné en demandant des éclaircissements sur cette nouvelle réglementation, notamment sur le travail des médecins privés dans le secteur public durant le week-end. Un éclaircissement, notamment sur les moyens de contrôle.




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