Algérie

Le président déchu en résidence surveillée : L'Union africaine suspend la Mauritanie



L'Union africaine, (UA), a annoncé la suspension prochaine de la Mauritanie, après le coup d'Etat de mercredi, tandis que le chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a rencontré hier un émissaire de la Ligue arabe, a rapporté l'AFP. « L'UA va suspendre la Mauritanie jusqu'à ce que le pays retrouve un gouvernement constitutionnel », a déclaré le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, dans un communiqué publié vendredi depuis Dodoma, la capitale de la Tanzanie. « Le coup d'Etat est un revers grave pour les Mauritaniens parce qu'il a volé au peuple son droit fondamental à élire librement les dirigeants de son choix », a ajouté la Tanzanie qui préside l'UA. La suspension d'un pays de l'organisation continentale dans le cadre de « changement anticonstitutionnel de gouvernement », est conforme à « l'Acte constitutif de l'UA » notamment, a rappelé M. Membe. Une délégation de l'organisation panafricaine s'est rendue hier soir à Nouakchott, selon une source proche de la junte mauritanienne. De leur côté, les Etats-Unis ont suspendu leur aide bilatérale non humanitaire à la Mauritanie, dès le lendemain du putsch contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi.Le premier président démocratiquement élu du pays a été arrêté mercredi matin suite à un coup d'Etat sans effusion de sang mené par le chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qu'il venait de limoger.Dans le cadre d'un ballet diplomatique à Nouakchott depuis le coup d'Etat, le nouvel homme fort, à la tête d'un « Haut Conseil d'Etat » formé de 11 militaires, a reçu hier le secrétaire adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Hilli. Ce dernier a expliqué à la presse être venu « pour avoir des assurances quant au processus démocratique dans le pays ». Le général Ould Abdel Aziz a exprimé « son souci de voir se poursuivre le processus démocratique » et a assuré qu'« il maintenait les institutions constitutionnelles en place », a rapporté l'émissaire de la Ligue arabe. « Il m'a également affirmé qu'il organisera une élection présidentielle dans une courte période », a-t-il ajouté.Concernant l'ex-Président, actuellement gardé dans une villa surveillée, le général « m'a dit qu'il était en bonne santé, bien traité, dans de bonnes conditions », a-t-il précisé. Dans un entretien au quotidien arabe Asharq al Awsat paru hier, le dirigeant des putschistes a affirmé que le Président renversé ne serait pas relâché « pour le moment pour des raisons de sécurité ». « Nous essayons pour l'instant de rétablir le calme et de faire baisser les tensions », a-t-il affirmé. Vendredi, plusieurs centaines de partisans du président renversé, dont des ministres et des députés, s'étaient rassemblés à Nouakchott pour marquer, avec force, leur opposition au coup d'Etat militaire. Ce coup de force intervient 15 mois après l'élection présidentielle du printemps 2007, saluée comme un modèle démocratique pour l'Afrique et le Monde arabe, et trois ans après le coup d'Etat militaire qui avait renversé, en août 2005, le président Maâouiya Ould Taya.


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