L'ex-président du Soudan Omar el-Béchir, poussé au départ par un vaste mouvement de contestation, comparaîtra la semaine prochaine devant un tribunal pour répondre d'accusations de corruption et de possession illégale de devises étrangères, a déclaré samedi le Procureur général.«Omar el-Béchir comparaîtra devant un tribunal la semaine prochaine», a affirmé Al-Walid Sayyed Ahmed, sans indiquer la date précise de l'audience. Arrivé au pouvoir en 1989, M. el Béchir a été destitué et arrêté par l'armée le 11 avril à Khartoum, à la suite d'un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre après le triplement du prix du pain. «Le ministère public annonce avoir terminé toutes les enquêtes concernant l'action (en justice) intentée contre le président déchu Omar el-Béchir par des procureurs anticorruption», avait rapporté Suna. S'appuyant sur des déclarations d'un responsable anonyme, l'agence a indiqué que M. el Béchir était accusé «de possession de devises étrangères, d'avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale et d'avoir ordonné (l'état) d'urgence». Le 21 avril, le chef du Conseil militaire, au pouvoir en place, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait affirmé que l'équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide dans la résidence de Omar el-Béchir à Khartoum. Le Soudana un des taux de corruption les plus hauts du monde, se classant au 172e rang, sur 180 pays, selon le rapport 2018 de Transparancy International. Il convient de rappeler que la transition démocratique souhaitée par les Soudanais n'est pas encore atteinte. Un bras de fer continue à opposer les militaires au pouvoir aux représentants de la société civile quant au transfert du pouvoir au civil. Il y a quelque jours, le Conseil militaire de transition a ordonné de réprimer violemment les manifestants, en usant de balles réelles. Plus de 100 civils ont été morts, selon le comité des médecins soudanais. L'observation d'un mouvement de désobéissance civile pendant trois jours de la part des Soudanais en guise de réaction a poussé le Conseil militaire de transition à se remettre en cause, en libérant d'une part les manifestants arrêtés et en arrêtant d'autre part certains éléments des forces régulières impliqués dans la répression sanglante des manifestants. L'attitude du Conseil militaire est accueillie positivement, puisque les représentants de la contestation ont accepté de renouer prochainement avec le processus de dialogue.
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Posté Le : 17/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.lnr-dz.com