Algérie

Le président de la République vote: «Allah Etaouel Oumrek»



Le président de la République vote: «Allah Etaouel Oumrek»
Dès que le portail de l'école commence à s'ouvrir, des youyous stridents fusèrent de la cour. Abdelaziz Bouteflika est venu pour voter.C'était le jeudi dernier. Le dispositif sécuritaire était mis en place aux premières heures du matin. Les représentants des médias -très nombreux- ont été convoqués à 8h30 pour récupérer leur badge pour la couverture de l'événement. Il est vrai que c'en est un puisque depuis que le chef de l'Etat a des problèmes de santé, son apparition en public est commentée avec détail. L'on sait, en effet, que ce n'est pas la première fois que Bouteflika vient voter alors qu'il est sur une chaise roulante, mais les rumeurs sont telles que beaucoup de personnes veulent le voir avec leurs propres yeux pour y croire. Il était 11h35 quand le portail de l'école primaire Cheikh Bachir El Ibrahimi dans la commune d'El Biar commençait à s'ouvrir. C'est un centre de vote de 6 bureaux dont le nombre d'inscrits est de 2.112 (1.072 femmes et 1.040 hommes). Des femmes venues voter ou d'autres parmi le staff encadreur ont poussé des youyous qui donnent la chair de poule. Photographes, cameramen, techniciens l'attendaient tous à l'intérieur du bureau numéro 34 où il a l'habitude de voter. Quelques journalistes, notamment de la presse écrite, étaient eux dans la cour de l'école au long d'un cordon sécuritaire placé pour la circonstance. A son passage au niveau des femmes qui lui faisaient des youyous, Bouteflika les saluera en agitant la main. Par contre, arrivé près de quelques journalistes, il les saluera mais d'une manière différente. Il portera lentement sa main à son front en guise de salut militaire. Curieux… Mais certains pensent qu'avec ce salut bien spécial fait aux journalistes, Bouteflika voulait peut-être leur dire qu'il les a reconnus…
Le président de la République était encadré par deux petits garçons, les petits-fils de sa s?ur Z'hor, dit-on, (parce que les élections précédentes, on parlait de ses neveux), ainsi que ses frères, Saïd et Nacer en plus, bien sûr, des nombreux membres de la direction de la garde présidentielle (DSP). Très décontractés, Saïd et Nacer esquissaient de larges sourires à l'adresse des journalistes. Contrairement aux élections législatives où c'était son neveu qui avait mis son enveloppe dans l'urne, c'est lui-même qui a porté sa main pour placer l'une dans l'urne des bulletins pour les APC et l'autre pour celle des APW. Il faut dire que pour cette fois, la précaution a été prise de mettre à son niveau le bureau où étaient placées les urnes. Le geste de voter n'a duré que 5 minutes. Le Président ressortira tout de suite après du bureau, repassera par la cour de l'école sous un soleil éclatant. Il le fera sous les nombreux clics des appareils et sous les youyous des femmes. «Sid Eraïs ! Rabi Yikhalik Lina ! Rabi Yichafik ! Rabi Yitaouel oumrek!» lâchaient ceux qui s'étaient placés tout au long du cordon sécuritaire. Il s'arrêtera un petit moment pour encore les saluer et sortira tout de suite après. Le grand portail de l'école se ferme derrière lui laissant place aux commentaires des personnes restées dans la cour. Un sentiment d'une profonde compassion avait imprégné l'atmosphère. A faire nouer les tripes…


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