Algérie

Le président de la République: L'Algérie «pas à l'abri d'une autre tragédie»



Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé lundi aux participants à la 20e Semaine nationale du Saint Coran un message dans lequel il réaffirme cette «tradition que nous avons veillé à perpétuer, depuis vingt années». «L'Algérie continue à puiser, dans cette riche pépinière, les meilleurs parmi ses filles et ses fils qui l'ont représentée dignement dans des manifestations internationales et ne reviennent qu'après avoir décroché les premières places et hisser haut l'emblème national», a déclaré le président.«La fidélité en tant que valeur coranique et principe moral et civilisationnel mérite véritablement d'être un sujet de débat par cette élite des universités, des instituts, des mosquées et des zaouïa», lit-on dans le message de Bouteflika.
Le président a rappelé que la «fidélité», thème choisi pour cette 20e édition, «est un système d'éthique intégré s'élevant au rang des valeurs promues et protégées par les esprits saints, des valeurs prônées et défendues par les lois, l'éducation et l'enseignement». «La force d'une nation se mesure à sa fidélité à son passé, à son patrimoine et à son histoire, et sa faiblesse réside dans le reniement de son passé, la négation de son patrimoine, l'oubli de son histoire et le mépris de son enseignement», a-t-il ajouté, affirmant dans le même sillage que «l'identité de l'Algérie est sous-tendue par son passé amazigh ancestral, son histoire arabe séculaire et son patrimoine arabo-musulman authentique et la fidélité à ces constantes est la fidélité à la patrie même».
«C'est pourquoi il est inadmissible, aujourd'hui, que les débats creux et le scepticisme systématique poussent nos enfants au déni de leur histoire, au reniement de leurs prédécesseurs et au dénigrement des constantes de leur identité. La fidélité à l'histoire et aux aïeux, tout en étant ouverts sur l'ère moderne et en réagissant de manière constructive avec la réalité, permettra à l'Algérie d'atteindre ses ambitions et de se hisser au rang des grandes nations», lit-on encore dans le massage du président.
Le message à rappelé les oulémas, philosophes, penseurs et érudits dont foisonne l'histoire de la «nation» estimant que celle-ci «ne peut délaisser le meilleur pour le pire et se détourner de son patrimoine confessionnel au profit de doctrines convenant, par essence, plus aux sociétés où elles ont été développées».
Mise en garde
«Partant, je me dois de mettre en garde contre le fait que nous pourrions, aujourd'hui, être à l'origine du détournement de nos enfants de leurs aïeux oulémas qui ont défini, pour cette patrie, les fondements d'un référent religieux orthodoxe, inspiré du Coran et de la Sunna et basé sur la modération et le juste milieu. Un référent religieux qui se renouvelle et s'adapte par l'Ijtihad. C'est là, véritablement, le risque de déstabiliser leur confiance en leurs acquis de compréhension et d'interprétation et de les exposer au danger des courants de pensées intrus, des tendances confessionnelles dévoyées et des mouvances opportunistes instrumentalisant l'Islam pour diviser les sociétés, affaiblir les pays et y semer haine et ranc?ur», dit le message. Bouteflika à également rappelé que «durant la glorieuse guerre de libération, c'est la fidélité à la patrie qui a amené les valeureux jeunes de l'Algérie à sacrifier leurs vies pour sa libération». Affirmant aussi que «la mémoire nationale ne peut occulter les vagues de chouhada qui ont versé leur sang pour l'Algérie et la fidélité à cette génération implique de ne jamais oublier ces sacrifices et de respecter le serment fait aux chouhada de poursuivre leur ?uvre pour la défense de l'Algérie, de son territoire et de son unité et le développement de son économie».
Dans son message le chef de l'Etat a aussi rappelé que «l'Algérie jouit des fruits de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale que la Constitution a érigée en principe immuable et en base de travail dans notre appréhension des réalités et des événements», mais que cette charte «ne signifie nullement déchirer la page du passé et oublier la tragédie et ses causes».
«De même qu'elle ne nous met pas totalement à l'abri d'une autre tragédie. Le danger continuera de nous guetter, si nous ne demeurons pas fidèles à ces martyrs qui se sont sacrifiés pour préserver l'unité de l'Algérie et contrecarrer le discours de la discorde, de la haine et de la discrimination», a-t-il ajouté. «Je vous exhorte et j'appelle, à travers vous, l'ensemble des organisations de la société, notamment les établissements éducatifs, culturels, scientifiques et médiatiques ainsi que les nombreux et différents secteurs en charge de la sensibilisation de l'opinion publique à assumer leurs missions et à ?uvrer à la conjugaison des efforts au service de l'intérêt général», conclut le président de la République.


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